Derby : Troyes, capitale de la Champagne
(Reims 1-2 Estac). On n’aurait pas misé sur une victoire troyenne, la deuxième de suite, en voyant la première demi-heure complètement à l’avantage de Reims. Mais l’Estac, au courage et à l’adaptation tactique, a su renverser le derby. Champagne !
Kouamé, toujours aussi actif dans l’entrejeu, a souffert comme toute l’équipe troyenne en première mi-temps.
Ce succès n’est pas un match référence comme celui face à Nice dimanche dernier (1-0). Mais en terre ennemie, il a certainement plus de valeur... et de saveur. Les trois points, déjà ; la suprématie régionale ensuite (Troyes n’a toujours pas perdu contre Reims en Ligue 1) ; la capacité de l’équipe à se rééquilibrer tactiquement à la mi-temps enfin.
Car pendant trente minutes, l’Estac s’est fait manger, il n’y a pas d’autre mot. Les défenseurs rendaient tous les ballons (même sur les touches !), les milieux étaient perdus et les attaquants n’investissaient jamais le camp adverse - la première incursion signée Touzghar a eu lieu à la 15e minute. Même dans l’agressivité, pourtant la base dans un derby, les Troyens n’y étaient pas, à l’image de l’ouverture du score rémoise sur coup de pied arrêté (6e, 1-0). « On n’a fait que subir pendant 35 minutes, observe Laurent Batlles. Reims avait changé son dispositif tactique, en mettant Kebbal à droite, en faux pied. Il a fallu adapter certaines choses qu’on avait travaillées cette semaine. »
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Xavier Chavalerin, comme ses copains, ne pouvait que constater les dégâts : « Cette première mi-temps a été compliquée, en raison de leur pressing très haut. Ils étaient toujours en surnombre au milieu. » Si le staff a réglé ce problème à la pause, c’est d’abord l’égalisation de Mama Baldé (41e, 1-1) qui a remis la tête des Troyens à l’endroit. « On n’a pas lâché et on a la chance de revenir à 1-1 à la mi-temps », note Chavalerin. « Ce but nous fait du bien, poursuit Batlles. On revient à égalité et les joueurs se sont dit qu’ils pouvaient encore marquer. Il a soulagé l’équipe. »
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Au contraire, il a complètement décontenancé les Rémois, qui n’arrivaient plus à rien en seconde mi-temps, comme s’ils avaient compris qu’ils venaient de laisser passer leur chance. « On n’a plus trop été mis en danger, on a réussi à ressortir le ballon et à se créer des occasions, analyse le coach troyen. En fait, on a retrouvé ce qu’on avait vu lors des derniers matches. »
L’Estac n’a pas non plus survolé la deuxième mi-temps, mais a su concrétiser une occasion, par l’inévitable Chavalerin (66e, 1-2). Une demi-volée parfaitement maîtrisée, après un mauvais dégagement d’Abdelhamid, son ancien coéquipier. « Il s’est rappelé qu’il avait joué avec moi ! », blague le milieu troyen. Et d’ajouter : « Après le but, j’avais envie de courir partout, mais je ne l’ai pas fait, par respect. C’est toujours particulier de marquer contre son ancien club mais je retiens la victoire, je suis trop content pour mon nouveau club. »
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