Florian Tardieu, en rééducation : « J’ai envie de rentrer dans la télé en crampons »
En rééducation chez lui, à Istres, après son opération du pied en janvier, Florian Tardieu vit les matches de l’Estac « à 300 % ». Avec un sentiment d’impuissance mêlé à une farouche envie de voir ses coéquipiers s’en sortir.
Le 15 janvier, Florian Tardieu jouait son dernier match à Lille. Quinze jours plus tard, il était opéré.
Par Alan Mangin
Publié: 9 mars 2023 à 20h07
Temps de lecture: 4 min
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Ce jeudi après-midi, Florian Tardieu gardait sa nièce et son neveu, les enfants de son frère. Au programme : des parties de petits chevaux. Bien loin des tumultes actuels de l’Estac. Le milieu de terrain est à Istres depuis le 20 janvier, quelques jours après avoir disputé son dernier match à Lille, en championnat (5-1).
Car si Tardieu a serré les dents pendant plusieurs mois, cette fois la douleur au pied était trop forte : il fallait opérer. « J’ai vraiment été indécis, confie-t-il. Mon corps me disait d’arrêter, mais ma tête de continuer. On a longtemps discuté (avec le staff médical de l’Estac). Et puis je voyais que je jouais moins. C’était donc le bon moment. J’ai pensé à moi, car je ne voulais pas finir ma carrière comme ça, mais aussi au club, car je n’étais pas à 100 %. Je prenais des cachets, faisais des piqûres. J’en ai fait une au stage à Manchester et ça allait super, je n’avais plus mal. Mais en rentrant, en faisant quelques séances sur synthétique et sur terrain dur, c’est revenu. Au final, je pense avoir pris la bonne décision. même si la semaine avant l’opération, je n’ai pas dormi… »
« Flo » Tardieu s’est fait opérer le 1er février, à la clinique du sport Juge, à Marseille, par un chirurgien spécialiste du pied, qui s’occupe notamment des joueurs de l’Olympique de Marseille. « L’opération a duré trente minutes, narre le patient troyen. Il a tout nettoyé, fraisé l’os. Car en fait, ma douleur provenait d’un bout d’os, entre le talon et le tendon d’Achille, comme un kyste. ça peut venir de l’activité physique, de chaussures trop serrées ou d’une malformation. »
De retour à Troyes lundi, le temps d’une semaine
Tardieu ne connaît pas précisément l’origine de sa blessure, qui est désormais soignée. Place désormais à la rééducation. « Pendant 30 jours, je devais garder la botte. Les quinze premiers jours, c’était la galère, je n’avais aucun appui. C’est aussi pour ça que j’ai voulu rentrer dans le Sud, la famille et les amis sont aux petits soins ! J’en ai profité pour travailler le haut du corps, faire du cardio… »
Le numéro 10 de l’Estac a retiré sa botte ce mercredi. « Je n’ai pas de douleur, j’ai pu commencer la marche, apprécie-t-il. Au centre de rééducation, ils sont contents. » Car tous les matins, de 8 h 30 à 12 h, Tardieu se rend dans une structure spécialisée. La semaine prochaine, il reviendra à Troyes. « Je ne veux pas rester trop détaché du club et cela permettra au docteur et aux kinés d’avoir un suivi. Je serai au match contre Brest, j’essaierai d’apporter à mes coéquipiers ce que je peux. »
Son regard sur la situation sportive de son équipe
Car depuis son canapé à Istres, Tardieu est le supporter numéro un de l’Estac. Et visiblement, c’est contagieux. « Je regarde tous les matches avec mon frère et ma mère. Elle est à fond, en stress complet. Et moi ? Je vis les matches à 300 %. j’ai envie de rentrer dans la télé en crampons. Je voudrais pouvoir aider mes partenaires, donner de la voix. Devant la télé, on voit des choses que les joueurs, sur le terrain, ne voient pas. Des fois, je me dis qu’il faudrait tacler ou centrer mais c’est plus facile devant la télé. Quand on marque, je saute, je crie… »
On lui rétorque qu’il n’a pas beaucoup eu l’occasion de se réjouir ces dernières semaines. « C’est compliqué quand tu n’arrives pas à gagner un match. Ce n’est pas pour faire de la langue de bois mais on a vraiment un groupe de qualité, je sais que l’on peut s’en sortir. J’espère que le but d’Iké, contre Monaco, sera un déclic et qu’on va faire une bonne série. »
Si, à Troyes, personne ne comprend vraiment comment l’Estac en est arrivée là, Tardieu, avec le recul dû à sa blessure, a-t-il l’explication ? « Si j’avais une solution, je vous la donnerai ! Mais dans une spirale négative, tu perds en confiance, tu oses moins. Et puis ça ne tourne pas en notre faveur. Contre Montpellier, Gauthier (Gallon) fait l’arrêt mais le ballon revient sur Khazri qui marque (0-1). Mais j’ai vu qu’après le but d’Iké, tout le groupe était content comme si c’était une victoire. C’est le type de match qui peut ressouder un groupe. »
« Si je peux jouer le dernier match… »
Après son escapade troyenne la semaine prochaine, Tardieu rentrera dans le sud, jusque fin avril. Là, en fonction de son pied, il verra s’il rentre ou non. « Je suis parti dans l’optique d’être indisponible jusqu’à la fin de saison. Mais le chirurgien m’a dit après l’opération qu’il avait une bonne nouvelle : mon tendon n’était pas touché. Je suis un compétiteur : si je peux jouer le dernier match, je serai au service du club. Car cette année, ma mission était de maintenir une nouvelle fois l’Estac. »