Un Australien en pole position pour remplacer Irles
Fortement pressenti pour devenir l’entraîneur de l’Estac, l’Australien Patrick Kisnorbo (41 ans) a fait l’essentiel de sa carrière de joueur en Angleterre. Adjoint d’Érick Mombaerts puis entraîneur principal à Melbourne City, Kisnorbo va franchir une nouvelle étape.
En Australie, l’ancien défenseur central a une réputation d’entraîneur dur, intelligent et doté d’un gros esprit de compétition.
Par Alan Mangin
Publié: 21 novembre 2022 à 20h00
Temps de lecture: 3 min
On ne l’avait pas vu venir alors que, finalement, le choix paraît logique. Plusieurs médias, le nôtre y compris, tablaient plutôt sur un entraîneur français (Gourvennec,
Dumont…) pour prendre la succession de Bruno Irles, mais c’est bien l’Australien Patrick Kisnorbo qui aurait été choisi par le City football group.
Alors que le choix de Bruno Irles, il y a moins d’un an, était surtout revenu à Érick Mombaerts – entraîneur au sein du CFG depuis longtemps et aujourd’hui directeur technique de l’Estac –, les dirigeants sportifs du conglomérat ont directement pris la main sur le dossier. Au terme de réunions au siège mancunien du CFG, le nom de Kisnorbo aurait donc été validé.
L’ancien défenseur international (18 sélections) va connaître une promotion interne puisqu’il va passer de Melbourne City à l’Estac, deux clubs appartenant à la même société.
Comme dans toute entreprise, ce salarié se voit ainsi récompensé de ses bons résultats puisqu’à Melbourne City (où il a terminé sa carrière de joueur en 2016), il a remporté le championnat australien en juin 2021 (le premier dans l’histoire du club) et la Coupe d’Australie en février 2022. En mai dernier, son équipe s’est inclinée en finale du championnat (2-0 face à Western United). Kisnorbo a quitté ses fonctions ces derniers jours et serait même déjà en France, alors que l’Estac doit communiquer officiellement ce mardi ou demain.
À Troyes, l’ancien joueur de Leeds ou Leicester en Angleterre va retrouver Érick Mombaerts, dont il était l’adjoint à Melbourne lors de la saison 2019-2020. Quand, en septembre 2020, Mombaerts a quitté l’Australie (il a été nommé directeur technique de l’Estac en mars 2021), Patrick Kisnorbo, natif de Melbourne, a pris le relais.
Déjà dans l’urgence du résultat.
Selon un journaliste australien, il a alors repris la méthodologie de Mombaerts, que ce dernier est en train d’appliquer avec le groupe Pro2 troyen. Bruno Irles, en arrivant à Troyes en janvier dernier, devait faire de même avec l’équipe fanion mais, pour diverses raisons, il n’a pu s’y tenir.
On peut donc imaginer que Kisnorbo aura la même ambition, celle d’installer le City game en Ligue 1, un championnat dans lequel l’Estac n’a pas vraiment de marge (13e avec un point d’avance sur le premier relégable). C’est là toute la complexité de la tâche qui attend le futur coach troyen : mettre en place une méthodologie qui demande du temps afin d’être assimilée, tout en se confrontant à l’urgence du résultat et de l’objectif maintien (l’Estac affronte Nantes et Strasbourg, deux concurrents, pour les deux premières journées de reprise).
Pour l’aider dans cette mission, Patrick Kisnorbo – que l’on dit dur, intelligent et doté d’une grosse mentalité de gagneur – devrait être accompagné d’un adjoint, notamment pour l’aider à passer ses messages (il ne maîtrise pas bien le français) à un vestiaire dont il faudra surveiller la réaction à cette nomination.
Avec Kisnorbo, qui devra vite assimiler les codes de la Ligue 1 et de son effectif, le City football group ferait donc un choix intéressant… mais osé.
Mombaerts : « Il a le niveau pour coacher en Europe »
Érick Mombaerts, directeur technique de l’Estac, avait été envoyé dans le club de Melbourne (acheté par City group en 2014) en juin 2019, pour y appliquer sa méthodologie. Il avait alors pour adjoint Patrick Kisnorbo. En février dernier, dans le média australien FTBL, voilà ce que disait Mombaerts à propos de celui qui devrait devenir l’entraîneur de l’Estac: « Il a le niveau pour coacher en Europe… Il sait tout sur la tactique et il est assez fort. (...) Il travaille dans un excellent environnement à Melbourne City et peut continuer à y développer ses compétences. (...) Il est très important pour un jeune entraîneur d’acquérir de la confiance et d’accroître ses connaissances. Mais pourquoi ne pas regarder vers l’Europe à l’avenir. »