FOOTBALL - Le défenseur de Troyes, qui défiera les stars du PSG samedi, a la meilleure moyenne de tacles réussis du championnat...
Il n’est pas le joueur le plus connu de Ligue 1. Mais c’est bien le meilleur dans son domaine. A 22 ans, le Troyen Fabrice Nsakala réussit 4,1 tacles par match, soit la moyenne la plus élevée. «Un trophée UNFP pour les tacles? Pourquoi pas, ça peut être marrant», rigole-t-il. Avant de mettre son don à l’épreuve de Zlatan Ibrahimovic et du PSG samedi, il détaille son rapport à un geste technique sous-estimé en France.
Genèse d’un tacleur – «On disait que je ne savais pas tacler, parce que j’étais attaquant. J’entendais des remarques comme "toi, tu finiras jamais défenseur". A un moment donné, j’ai eu un entraîneur qui m’a dit que les grands attaquants sont aussi des grands récupérateurs de ballons. Ils m’a appris à défendre. Et à force, j’ai voulu devenir défenseur. Ça va faire ma 3e année seulement. A l’entraînement, parfois on me disait de ne pas trop tacler, que j’étais un casseur. Dans les jeux où on ne doit pas tacler, je suis le plus visé, parce que je suis celui qui tacle le plus. Bon, au final, je tacle quand même. C’est imprégné dans mon jeu. Mais maintenant dans le vestiaire, ils vont devoir admettre que je sais mieux tacler qu’avant.»
Un bon tacle, c’est quoi? «C’est une technique très complexe, attention (rire). C’est un peu comme la roulette de Zidane. Il la pousse un peu loin, on a l’impression qu’il ne veut pas la mettre mais il la met quand même. On dit que le tacle c’est vraiment le dernier recours. Mais quand je le sens je me lance. Je peux me trouer, mais en général ça me réussit. Les plus beaux, ceux que j’apprécie le plus, c’est ceux où on glisse, on prend la balle, on se relève et on repart de l’autre sens. Je suis gaucher, donc le côté où je me sens le mieux c’est en glissant sur le côté droit. L’autre, j’ai du mal à positionner mon corps, j’ai moins l’habitude. C’est vraiment quand je n’ai pas le choix. Je ne glisse pas, c’est vraiment sec, je tacle droit.»
«Quand le terrain est sec, on se retrouve avec des pizzas au niveau des fesses»
Le plaisir du tacleur – «Aujourd’hui, à Troyes, on commence à m’applaudir pour ça. Ils se rendent compte que je récupère énormément de ballons par rapport à cette situation-là. C’est pour ça que je suis aussi très admiratif du championnat anglais. Si je prends autant de plaisir que sur un dribble ou une volée? Totalement! Quand je vois des joueurs comme Evra et ses interceptions, c’est magnifique. Et ça peut apporter un contre.»
Le tacleur et les blessures – «Je ne pense pas avoir blessé quelqu’un cette saison. Je ne vais pas dans l’optique de tout prendre au passage. C’est vraiment dans l’interception, quand je suis sûr de toucher le ballon. Par contre en taclant, je me suis fait une entorse du pouce, j’ai même dû me faire opérer du scaphoïde… L’année dernière, sur un tacle, je me suis déchiré les adducteurs. Parce qu’il y avait un trou, que mon genou est resté coincé, et ça m’a écarté les jambes. Et puis quand le terrain est sec, on se retrouve avec des pizzas au niveau des fesses. C’est douloureux. Mais pendant le match, on ne fait pas vraiment attention. J’y vais et je me soigne après.»
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