L'EE du lundi 06 août 2012:
FOOT/ Estac/ Mohamed Yattara : « Je n'ai peur de rien »
Mohamed Yattara a suivi son premier entraînement avec l'Estac hier matin. A tout juste 19 ans, le Guinéen rêve de percer en Ligue 1
Pas difficile de reconnaître Mohamed Yattara. Avec sa belle crinière blonde, le nouvel attaquant troyen va vite être identifié par les supporters, surtout s'il confirme ses qualités sur le terrain. Ses cheveux ? Une forme d'hommage à son frère, Ibrahima, 32 ans, professionnel lui aussi depuis longtemps, en Belgique puis en Turquie. « Il est en fin de carrière maintenant mais il avait démarré comme ça, en blond. J'espère réussir comme lui. » Le Guinéen, arrivé en france, à Périgueux à 15 ans, a déjà franchi pas mal d'étapes. « S'il fait une bonne saison, il pourra espérer revenir pour s'imposer à l'OL ou alors se faire remarquer pour partir dans un autre club, annonce l'agent du joueur Fleury di Nallo, ancienne légende lyonnaise dans Lyon Capitale. « Je le verrais bien en Angleterre avec sa vitesse, sa puissance et son jeu de tête ». Pour l'instant, Yattara espère déjà conquérir le stade de l'Aube.
Comment s'est fait votre choix de venir à l'Estac ?
« J'ai fait le stage avec l'OL puis le premier match amical contre Bilbao. Ensuite, le club est parti en tournée aux Etats-Unis en me laissant à disposition de la CFA. Après mon prêt à Arles-Avignon où ça a bien fonctionné (19 matches, 5 buts), j'espérais mieux. J'ai donc décidé de trouver un club parce que je n'ai pas envie de refaire une saison en CFA. J'ai envie de jouer. Reims s'était aussi intéressé à moi avant mais ils voulaient aller très vite. Arles et Angers me voulaient mais j'avais envie du niveau supérieur. Troyes, c'est bien, j'ai joué deux fois contre eux, ça joue au ballon, il y a de bons joueurs. Aujourd'hui, je suis très heureux d'être là.»
Quels sont vos objectifs cette saison ?
« Je viens d'avoir 19 ans, je suis toujours en formation. Je n'arrive pas comme un titulaire indiscutable. Je suis venu pour apprendre. Des joueurs comme Nivet ou Grax qui ont beaucoup d'expérience de la L1 vont m'inspirer. Je vais rester à l'écoute et j'espère aider le club à atteindre son objectif, le maintien. »
On dit que vous êtes très généreux sur le terrain ?
« Je prends beaucoup de plaisir à faire des appels en profondeur et à en faire beaucoup. C'est mon jeu, j'espère que ça va vite fonctionner avec mes nouveaux coéquipiers. Je sais aussi décrocher. Et puis j'aime bien aller au contact, au sol ou en l'air. Je n'ai peur de rien. »
Ce courage vient de votre parcours ?
« Oui, ça n'a pas été facile tous les jours. Je suis arrivé en France à 15 ans. J'ai dû me battre pour en arriver là. Avant d'arriver à Lyon, je suis passé par deux foyers à Périgueux, l'ASE et la Beauronne. Je me suis accroché. Alors, être là aujourd'hui, ça donne la pêche. »
Comment avez-vous atterri à Lyon ?
« C'est Fleury Di Nallo (aujourd'hui son agent) qui m'a repéré. Il a demandé à Lyon de faire un essai de cinq jours. Je suis ensuite reparti. Ils ont demandé de nouveau à me voir pour le tournoi de Montaigu où j'ai marqué quatre buts. Ils m'ont alors fait signer un contrat d'aspirant de deux ans. La première année, j'ai marqué 37 buts avec les U17. Ensuite, j'ai été surclassé avec la CFA. Mais l'année dernière, l'entraîneur a changé et je ne jouais plus beaucoup, c'est pour ça que je suis parti à Arles.»
La sélection guinéenne, vous y pensez ?
« Oui, j'ai déjà reçu deux présélections mais je n'ai pas eu la possibilité d'y aller. J'en ai encore une pour un match amical contre le Maroc en septembre. En jouant en Ligue 1, j'aurai plus de chances. Jouer pour mon pays, c'est un rêve d'enfance . Petit, à Conakry, j'allais voir les entraînements, j'en avais des frissons. Disputer la CAN en janvier est un de mes objectifs. »