L'est eclair a l'air de confirmer ma compo d'hier a un joueur près puisque Faussurier été absent pour la mise en place !Mlledu10 a écrit :
-----------------------------------Thuram----------------------------------
Colin (ou Faussurier)---Brechet----Rincon-------Nsakala--------------
-----------------------Othon-------------Camara--------------------------
Camus----------------------Enza Yamissi------------Darbion-------------
-----------------------------------Yattara-----------------------------------
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[L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
- Mlledu10
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
- steph1
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
Yamissi en 10....aie aie aie........ca risque d etre compliqué de prendre 3 pts ce soir
Le professionnalisme, pour moi, c'est l'éradication des erreurs
Conclusion petit nous sommes petit nous resterons
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- turtle
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
Camus peut jouer en 10 normalement, il disait d'ailleurs en début de saison qu'il préférait jouer dans l'axe, donc pourquoi pas le mettre en 10 avec Faussurier milieu droit et Colin derrière lui?
- FRAN10
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
JM FURLAN en toute logique va mettre au repos un certain nombre de titulaires potentiels pour les préserver pour le match qui est prioritaire contre BORDEAUX.
Car tous les titulaires, pour diverses raisons, si on veut qu'ils soient performants, ne sont pas en mesure d'aligner 2 matchs en 3 jours.
Bonne stratégie et sagesse de l'entraineur qui sait pertinemment que l'objectif n°1 du club est de se qualifier pour la finale.
Car tous les titulaires, pour diverses raisons, si on veut qu'ils soient performants, ne sont pas en mesure d'aligner 2 matchs en 3 jours.
Bonne stratégie et sagesse de l'entraineur qui sait pertinemment que l'objectif n°1 du club est de se qualifier pour la finale.
- vincestac51
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
je suis étonné que le club annonce un stade comble ce soir. C'est le challenge Masoni?Je compte me déplacer et acheter mes places au guichet en espérant qu'il en restera 2...
- Mlledu10
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- Enregistré le : 30 déc. 2010, 18:44
Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
Au nom du père
Le président de Troyes, actionnaire majoritaire du club depuis 2009, déteste la médiatisation, assure ne rien connaître au foot et, en plus, perd de l’argent. Pourquoi tout ça, alors ? Pour honorer la mémoire de son père Angel, dirigeant historique de l’ESTAC, décédé en 2005.
ON DIT « DANIEL MASONI », les gens répondent : « Ah oui, j’ai bien connu son père, Angel ! » On dit « Daniel Masoni », certains, comme ce président de Ligue 1, demandent : « C’est qui ? » Entre un père qui a laissé une trace indélébile dans le club troyen et un relatif anonymat dans le milieu du football, l’actuel président de l’ESTAC ne cherche même pas sa place. On le voit peu dans les médias, il ne court pas les pince-fesses qui réunissent parfois ses homologues de L 1 et n’a même pas de fiche Wikipédia : « Ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas être médiatisé, je ne suis pas quelqu’un qui flambe, qui a besoin d’avoir du monde autour de lui. J’ai mon coach, mes joueurs, ma famille, mes amis, mes beuveries de temps en temps pour m’amuser. »
Il vous reçoit dans une pièce anonyme, sans charme. Comme ça. À cinquante-six ans, il ne cherche pas à vous séduire, à en mettre plein la vue et se prête à l’interview, un peu contraint, même si, par la suite et à plusieurs reprises, il s’est inquiété de la date de parution de ce portrait : « Mon père n’aimait pas les paillettes, on est sur le même modèle. Il était sapé comme moi, son imper était pire que celui de Columbo. (Rires.) » « Président-campagnard », comme il se définit lui-même, il est déroutant quand il loue Vincent Labrune, le président de l’OM, qui lui ressemble si peu : « Je l’apprécie beaucoup, c’est une personne simple, médiatisée par la force des choses. Mais il est comme moi, ça le fait chier. »
Masoni fils, c’est du brut de décoffrage, nourri au BTP dans l’entreprise familiale qu’il a reprise à la mort du père, en 2005, avant de la revendre en 2009. « Un gros bosseur », selon son entraîneur Jean-Marc Furlan, un sacré noceur aussi, capable de se mettre à l’envers jusqu’au petit matin et d’aller travailler dans la foulée. Et il ne s’en cache pas. « C’est ça qui est beau avec Daniel, sourit Furlan. Il n’a rien à cacher. C’est son problème, il est fou. (Rires.) C’est une bête humaine qui ne dort jamais, qui se lève à 5 h 30. Il peut être très dur si on ne bosse pas. Sous l’emprise de son père, cela devait être compliqué. »
Ce père qui ne l’a pas toujours épargné, lâchant même devant certains clients : « Qu’est-ce que je vais faire de ce bon à rien ? » « Papa avait un caractère très fort, se souvient-il. Il ne m’a pas fait de cadeaux et je l’en remercie. Quand je bossais dans son entreprise, je lui ai donné vingt fois ma démission. Le lendemain, je revenais. Il m’a tout appris. » Son ami de trente ans, Emmanuel Foquet, administrateur et actionnaire du club, se souvient du père comme d’« un sacré phénomène. Il ne faisait pas toujours dans la finesse. Pour être son copain, il fallait l’envoyer chier. Daniel, parce qu’il était son fils et que, dans la tradition italienne, on respecte le patriarche, n’a jamais eu cette audace ».
Les racines transalpines ont façonné le président troyen. Son grand-père paternel, Joseph, est arrivé en France dans les années 1920, a commencé par effectuer des allers-retours entre le village d’Arola, dans le Piémont, et le département de l’Aube : à Pâques, il arrivait à pied, travaillait dans le coin puis repartait, toujours à pied, en novembre. « Tout ce que j’ai, c’est grâce à eux (ses aïeux). Forcément, j’y pense car ils sont partis de rien. »
Lui, le petit-fils, est parti avec tout car Angel possède la première entreprise de béton de Champagne-Ardenne. Et au début, il a flambé dans tous les sens : « J’étais un peu &$#, j’ai été viré de partout. J’ai frimé un peu au début, une paire d’années, mais on se fâche avec tout le monde. » Il trouve sa voie avec les chevaux. En 1972, il rêve de devenir jockey, file à Chantilly (Oise) dans l’écurie de Nicolas Clément, mais son bassin, comme son rêve, se brise sous le poids d’un jeune cheval qui lui tombe dessus : « C’était le 30 juin 1976. Le cheval, c’était terminé pour moi. » Il remontera vingt ans après jour pour jour, « par défi ».
Son autre défi, il le relèvera en 2009. Troyes est en National, à l’agonie. Il rachète le club « pour faire plaisir à son papa. Et ça, c’est touchant », juge Furlan. Foquet confirme : « Il l’a fait en mémoire d’Angel. » Le patriarche a été dirigeant dans les années 1970, a racheté le club en 1986 avant d’en devenir le président, de 1993 à 1995 (*) : « Quand le club est descendu en National, j’ai pensé à mon papa, je n’ai pas réfléchi, j’ai foncé. L’ESTAC, c’est mon bébé, c’est la famille, et je ne voulais pas que ça parte en sucette, c’est pour ça que je suis intervenu. Je n’ai pas le droit d’échouer car je suis d’ici, mes enfants (il a quatre filles) vivent ici. Je ne veux pas qu’on me regarde de travers. » Son ami, le député-maire UMP François Baroin, assure que « Daniel ne porte pas la mémoire de son père en étendard. Mais, comme lui, c’est un homme simple, qui correspond parfaitement à l’identité du club, qui aime sa ville ».
À son arrivée, il s’entoure d’ailleurs de figures locales, deux anciens joueurs, Richard Jezierski (1998-2001) et Frédéric Adam (1998-2006). Le premier, qui n’a pas répondu à nos demandes d’interview, devient manager général avant de partir en négociant. Le second, directeur sportif, a retrouvé le président troyen aux prud’hommes, fin mars. Car Masoni n’a pas que des amis. « Il vient du bâtiment, c’est un malin », sourit un président de club. « Il n’a pas du tout le côté beauf qu’il veut bien afficher. Un peu comme Chirac, il adore qu’on le prenne pour un &$#, pour avancer masqué », poursuit un proche. Au sein du club, on souligne le côté parfois excessif du président, avec qui « c’est tout ou rien. Il adore quand tout se passe bien. À l’inverse, cela peut être le divorce complet ». Adam a connu ces extrêmes : « Au début, on avait une vraie relation de confiance mais il m’a déçu, avant de me virer deux ans plus tard. Avec Richard, on était juste sa caution morale. J’ai des valeurs d’honnêteté et de loyauté qu’il n’a pas. »
Recruté en 2009 par Masoni, l’entraîneur Patrick Rémy ne passera, lui, qu’une année sur le banc aubois, le temps de faire remonter l’équipe en L 2. Licencié dans la foulée, il n’affiche pourtant aucune rancune : « De Daniel, je ne garde que de bons souvenirs ! Oui, il m’a viré mais, pendant des mois, cela s’est très bien passé entre nous. On n’était pas d’accord sur la composition du staff technique, on s’est entendus et voilà. Pour moi, c’est un bon mec, un mec bien. Son problème, c’est qu’il a beaucoup d’amis et il les écoute un peu trop. » Foquet le défend : « Il n’a pas besoin des autres pour se faire sa propre opinion, d’aller papoter avec Pierre, Paul ou Jacques. » On le dit sous l’influence de Furlan, qui a le titre d’entraîneur de l’équipe première mais qui, dans les faits, est manager général et qu’il a prolongé récemment jusqu’en… 2017 ! « Avec le président, le dernier qui a parlé a raison, lâche un ancien joueur. Il est incapable de gérer un club tout seul. »
Pas sûr que la diatribe dérange l’intéressé, qui délègue volontiers la partie sportive : « Chacun sa ¤#*ù^. Je ne saurais pas faire. Je n’ai jamais joué au foot, j’ai deux pieds gauches, c’est même pire que ça. » Pour Baroin, ce management par délégation a permis « au vestiaire de ne pas exploser malgré les résultats, malgré la poisse. À l’ESTAC, chacun est à sa place ». Furlan ne dira pas autre chose : « Il n’influe jamais sur le staff mais j’aime prendre son avis car il a toujours des mots choisis. Il ne dit rien, il observe et son analyse des gens, des situations est toujours bonne. »
Sa relation avec son entraîneur va au-delà du cadre professionnel, ils sont amis. Trop, au risque de ne pas savoir trancher ? Pour le technicien, non : « Quand il faudra arrêter de travailler ensemble, on se mettra d’accord et on prendra un verre ensuite. On vit pour ça, pour les relations humaines, pas pour gagner la Ligue des champions. Dans la vie, on fait cinq ou six rencontres marquantes, Daniel en fait partie. »
Vincent Labrune partagerait presque le même élan de sympathie. Pourtant, les deux présidents ne se sont vus qu’une fois, lors du match aller (1-0, le 21 octobre), et le Marseillais n’est pas près de l’oublier : « On s’est bien marré ! C’est l’un de mes meilleurs déplacements de la saison et, pourtant, on a perdu là-bas, à la dernière minute et sur une erreur d’arbitrage ! J’étais fou de rage et Daniel m’a sauté au cou, m’a embrassé. Je venais de prendre un couteau dans le cœur mais il ne s’en est pas rendu compte. (Rires.) C’était touchant. Avec lui, c’est cash, on est un peu dans l’esprit rugby. »
La montée en L 1, la saison dernière, reste également gravée dans la mémoire de tous ceux qui l’ont vu debout sur la table, entouré de ses joueurs, « [ses] gamins » . Qui l’adorent. Le milieu Benjamin Nivet l’a connu « supporter » lors de son premier passage (janvier 2002-2007). Il le découvre, depuis son retour au club cette saison, président : « Quels que soient les résultats, il est proche de nous. On le voit tous les jours, à l’entraînement ou dans le vestiaire. Ce qu’il aime, c’est être avec nous. C’est quelqu’un de très humain. Et il apporte beaucoup de sérénité en gardant la même philosophie, le même discours malgré nos défaites (16 cette saison en L 1). » Le défenseur Julien Faussurier assure, lui, que « sa porte est toujours ouverte, on peut parler de tout avec lui. Il adore sa ville, son club et, pour eux, il fera tout ce qui est possible. Il n’est pas là pour l’argent ».
Il tient pourtant fermement les cordons de la bourse, refusant de céder une partie de la recette d’un trente-deuxième de finale de Coupe de France (7 000 €) à ses adversaires malheureux, les amateurs de Montceau-les-Mines (CFA), battus 0-1 le 5 janvier. Masoni a déjà intégré, du moins budgété, cette relégation en L 2 qui se profile (Troyes est dernier de L 1, à six points du premier non-relégable, l’Évian-TG), et il assure que son club ne le vivra pas mal. Une attitude qui séduit Labrune : « J’ai beaucoup de respect pour ces présidents qui mettent leur argent dans des clubs. Parce qu’il n’y a rien à gagner. » Sauf le sentiment de poursuivre l’œuvre paternelle.
YOHANN HAUTBOIS
(*) Daniel Vacelet lui a succédé à la faveur d’une ouverture du capital du club, avant de céder lui-même sa place à Thierry Gomez en 2004. Angel Masoni a aussi été président de l’association de 1996 à son décès, en 2005
« Avec eux, j’ai plus de chances de gagner »
JEAN-MARC FURLAN, l’entraîneur de Troyes, va procéder à quelques changements, à trois jours d’une demi-finale de Coupe de France qui occupe déjà l’esprit de certains joueurs.
IL Y A DES MATCHES comme ça qui tombent au mauvais moment. Ce soir, contre l’Évian-TG, l’ESTAC a l’occasion d’entretenir un ultime espoir de maintien mais, ces derniers jours, la ville ne bruisse que de la venue de Bordeaux en demi-finales de la Coupe de France, mardi. C’est un peu normal : de toute son histoire, Troyes n’a connu qu’une finale de Coupe, en 1956. Alors, à cent vingt minutes du Stade de France, le Championnat se trouve brusquement relégué au second plan, d’autant que les chances de prolonger l’aventure en L 1 sont minces.
Puisqu’une victoire contre les Haut-Savoyards leur permettrait de recoller avant le sprint, les Troyens ne peuvent pas vraiment snober le rendez-vous, non plus. D’accord, ils n’ont que vingt-huit points, avant cette 35e journée, et il faudrait qu’ils gagnent leurs quatre derniers matches pour éviter la L 2. Mais Jean-Marc Furlan, l’entraîneur, ne veut pas se noyer dans les probabilités : « Tout ce qui m’importe, c’est ce match contre Évian, qu’il faut gagner. Il faut respecter les compétitions. Si on gagne, ça peut changer le visage de notre fin de saison. » L’algèbre n’a pas encore condamné les Aubois, et Furlan se doit d’y croire. Mais il sait, aussi, que certains esprits sont déjà tout acquis aux flonflons de la Coupe : « On est proches d’une finale de Coupe, ce n’est pas neutre sur le plan émotionnel. Un jeune joueur se laissera facilement conditionner par l’environnement et trouvera le match de Coupe plus excitant. Quand on est entraîneur, évidemment, on voit les choses différemment. »
Du coup, le turnover sera important, ce soir. Par rapport à l’équipe qui a perdu à Nice, dimanche dernier (1-3), cinq titulaires devraient laisser leur place : Thiago, suspendu, mais aussi Nivet, Jarjat, Camus et Bahebeck. Colin, Rincon, Nsakala, Darbion et le jeune Khassa Camara devraient intégrer le onze. Certains y verront un sens des priorités, mais Furlan explique qu’il alignera seulement la meilleure équipe possible pour l’occasion : « Mon idée, c’est d’avoir onze mecs qui se défoncent pour battre Évian. Donc, oui, il y aura des changements. Si c’est interprété d’une autre manière à l’extérieur, tant pis. Moi, je sais que j’ai plus de chances de gagner avec eux qu’avec d’autres. » Ensuite, seulement, il planchera sur l’équipe pour battre Bordeaux.
Source : L'Equipe
Le président de Troyes, actionnaire majoritaire du club depuis 2009, déteste la médiatisation, assure ne rien connaître au foot et, en plus, perd de l’argent. Pourquoi tout ça, alors ? Pour honorer la mémoire de son père Angel, dirigeant historique de l’ESTAC, décédé en 2005.
ON DIT « DANIEL MASONI », les gens répondent : « Ah oui, j’ai bien connu son père, Angel ! » On dit « Daniel Masoni », certains, comme ce président de Ligue 1, demandent : « C’est qui ? » Entre un père qui a laissé une trace indélébile dans le club troyen et un relatif anonymat dans le milieu du football, l’actuel président de l’ESTAC ne cherche même pas sa place. On le voit peu dans les médias, il ne court pas les pince-fesses qui réunissent parfois ses homologues de L 1 et n’a même pas de fiche Wikipédia : « Ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas être médiatisé, je ne suis pas quelqu’un qui flambe, qui a besoin d’avoir du monde autour de lui. J’ai mon coach, mes joueurs, ma famille, mes amis, mes beuveries de temps en temps pour m’amuser. »
Il vous reçoit dans une pièce anonyme, sans charme. Comme ça. À cinquante-six ans, il ne cherche pas à vous séduire, à en mettre plein la vue et se prête à l’interview, un peu contraint, même si, par la suite et à plusieurs reprises, il s’est inquiété de la date de parution de ce portrait : « Mon père n’aimait pas les paillettes, on est sur le même modèle. Il était sapé comme moi, son imper était pire que celui de Columbo. (Rires.) » « Président-campagnard », comme il se définit lui-même, il est déroutant quand il loue Vincent Labrune, le président de l’OM, qui lui ressemble si peu : « Je l’apprécie beaucoup, c’est une personne simple, médiatisée par la force des choses. Mais il est comme moi, ça le fait chier. »
Masoni fils, c’est du brut de décoffrage, nourri au BTP dans l’entreprise familiale qu’il a reprise à la mort du père, en 2005, avant de la revendre en 2009. « Un gros bosseur », selon son entraîneur Jean-Marc Furlan, un sacré noceur aussi, capable de se mettre à l’envers jusqu’au petit matin et d’aller travailler dans la foulée. Et il ne s’en cache pas. « C’est ça qui est beau avec Daniel, sourit Furlan. Il n’a rien à cacher. C’est son problème, il est fou. (Rires.) C’est une bête humaine qui ne dort jamais, qui se lève à 5 h 30. Il peut être très dur si on ne bosse pas. Sous l’emprise de son père, cela devait être compliqué. »
Ce père qui ne l’a pas toujours épargné, lâchant même devant certains clients : « Qu’est-ce que je vais faire de ce bon à rien ? » « Papa avait un caractère très fort, se souvient-il. Il ne m’a pas fait de cadeaux et je l’en remercie. Quand je bossais dans son entreprise, je lui ai donné vingt fois ma démission. Le lendemain, je revenais. Il m’a tout appris. » Son ami de trente ans, Emmanuel Foquet, administrateur et actionnaire du club, se souvient du père comme d’« un sacré phénomène. Il ne faisait pas toujours dans la finesse. Pour être son copain, il fallait l’envoyer chier. Daniel, parce qu’il était son fils et que, dans la tradition italienne, on respecte le patriarche, n’a jamais eu cette audace ».
Les racines transalpines ont façonné le président troyen. Son grand-père paternel, Joseph, est arrivé en France dans les années 1920, a commencé par effectuer des allers-retours entre le village d’Arola, dans le Piémont, et le département de l’Aube : à Pâques, il arrivait à pied, travaillait dans le coin puis repartait, toujours à pied, en novembre. « Tout ce que j’ai, c’est grâce à eux (ses aïeux). Forcément, j’y pense car ils sont partis de rien. »
Lui, le petit-fils, est parti avec tout car Angel possède la première entreprise de béton de Champagne-Ardenne. Et au début, il a flambé dans tous les sens : « J’étais un peu &$#, j’ai été viré de partout. J’ai frimé un peu au début, une paire d’années, mais on se fâche avec tout le monde. » Il trouve sa voie avec les chevaux. En 1972, il rêve de devenir jockey, file à Chantilly (Oise) dans l’écurie de Nicolas Clément, mais son bassin, comme son rêve, se brise sous le poids d’un jeune cheval qui lui tombe dessus : « C’était le 30 juin 1976. Le cheval, c’était terminé pour moi. » Il remontera vingt ans après jour pour jour, « par défi ».
Son autre défi, il le relèvera en 2009. Troyes est en National, à l’agonie. Il rachète le club « pour faire plaisir à son papa. Et ça, c’est touchant », juge Furlan. Foquet confirme : « Il l’a fait en mémoire d’Angel. » Le patriarche a été dirigeant dans les années 1970, a racheté le club en 1986 avant d’en devenir le président, de 1993 à 1995 (*) : « Quand le club est descendu en National, j’ai pensé à mon papa, je n’ai pas réfléchi, j’ai foncé. L’ESTAC, c’est mon bébé, c’est la famille, et je ne voulais pas que ça parte en sucette, c’est pour ça que je suis intervenu. Je n’ai pas le droit d’échouer car je suis d’ici, mes enfants (il a quatre filles) vivent ici. Je ne veux pas qu’on me regarde de travers. » Son ami, le député-maire UMP François Baroin, assure que « Daniel ne porte pas la mémoire de son père en étendard. Mais, comme lui, c’est un homme simple, qui correspond parfaitement à l’identité du club, qui aime sa ville ».
À son arrivée, il s’entoure d’ailleurs de figures locales, deux anciens joueurs, Richard Jezierski (1998-2001) et Frédéric Adam (1998-2006). Le premier, qui n’a pas répondu à nos demandes d’interview, devient manager général avant de partir en négociant. Le second, directeur sportif, a retrouvé le président troyen aux prud’hommes, fin mars. Car Masoni n’a pas que des amis. « Il vient du bâtiment, c’est un malin », sourit un président de club. « Il n’a pas du tout le côté beauf qu’il veut bien afficher. Un peu comme Chirac, il adore qu’on le prenne pour un &$#, pour avancer masqué », poursuit un proche. Au sein du club, on souligne le côté parfois excessif du président, avec qui « c’est tout ou rien. Il adore quand tout se passe bien. À l’inverse, cela peut être le divorce complet ». Adam a connu ces extrêmes : « Au début, on avait une vraie relation de confiance mais il m’a déçu, avant de me virer deux ans plus tard. Avec Richard, on était juste sa caution morale. J’ai des valeurs d’honnêteté et de loyauté qu’il n’a pas. »
Recruté en 2009 par Masoni, l’entraîneur Patrick Rémy ne passera, lui, qu’une année sur le banc aubois, le temps de faire remonter l’équipe en L 2. Licencié dans la foulée, il n’affiche pourtant aucune rancune : « De Daniel, je ne garde que de bons souvenirs ! Oui, il m’a viré mais, pendant des mois, cela s’est très bien passé entre nous. On n’était pas d’accord sur la composition du staff technique, on s’est entendus et voilà. Pour moi, c’est un bon mec, un mec bien. Son problème, c’est qu’il a beaucoup d’amis et il les écoute un peu trop. » Foquet le défend : « Il n’a pas besoin des autres pour se faire sa propre opinion, d’aller papoter avec Pierre, Paul ou Jacques. » On le dit sous l’influence de Furlan, qui a le titre d’entraîneur de l’équipe première mais qui, dans les faits, est manager général et qu’il a prolongé récemment jusqu’en… 2017 ! « Avec le président, le dernier qui a parlé a raison, lâche un ancien joueur. Il est incapable de gérer un club tout seul. »
Pas sûr que la diatribe dérange l’intéressé, qui délègue volontiers la partie sportive : « Chacun sa ¤#*ù^. Je ne saurais pas faire. Je n’ai jamais joué au foot, j’ai deux pieds gauches, c’est même pire que ça. » Pour Baroin, ce management par délégation a permis « au vestiaire de ne pas exploser malgré les résultats, malgré la poisse. À l’ESTAC, chacun est à sa place ». Furlan ne dira pas autre chose : « Il n’influe jamais sur le staff mais j’aime prendre son avis car il a toujours des mots choisis. Il ne dit rien, il observe et son analyse des gens, des situations est toujours bonne. »
Sa relation avec son entraîneur va au-delà du cadre professionnel, ils sont amis. Trop, au risque de ne pas savoir trancher ? Pour le technicien, non : « Quand il faudra arrêter de travailler ensemble, on se mettra d’accord et on prendra un verre ensuite. On vit pour ça, pour les relations humaines, pas pour gagner la Ligue des champions. Dans la vie, on fait cinq ou six rencontres marquantes, Daniel en fait partie. »
Vincent Labrune partagerait presque le même élan de sympathie. Pourtant, les deux présidents ne se sont vus qu’une fois, lors du match aller (1-0, le 21 octobre), et le Marseillais n’est pas près de l’oublier : « On s’est bien marré ! C’est l’un de mes meilleurs déplacements de la saison et, pourtant, on a perdu là-bas, à la dernière minute et sur une erreur d’arbitrage ! J’étais fou de rage et Daniel m’a sauté au cou, m’a embrassé. Je venais de prendre un couteau dans le cœur mais il ne s’en est pas rendu compte. (Rires.) C’était touchant. Avec lui, c’est cash, on est un peu dans l’esprit rugby. »
La montée en L 1, la saison dernière, reste également gravée dans la mémoire de tous ceux qui l’ont vu debout sur la table, entouré de ses joueurs, « [ses] gamins » . Qui l’adorent. Le milieu Benjamin Nivet l’a connu « supporter » lors de son premier passage (janvier 2002-2007). Il le découvre, depuis son retour au club cette saison, président : « Quels que soient les résultats, il est proche de nous. On le voit tous les jours, à l’entraînement ou dans le vestiaire. Ce qu’il aime, c’est être avec nous. C’est quelqu’un de très humain. Et il apporte beaucoup de sérénité en gardant la même philosophie, le même discours malgré nos défaites (16 cette saison en L 1). » Le défenseur Julien Faussurier assure, lui, que « sa porte est toujours ouverte, on peut parler de tout avec lui. Il adore sa ville, son club et, pour eux, il fera tout ce qui est possible. Il n’est pas là pour l’argent ».
Il tient pourtant fermement les cordons de la bourse, refusant de céder une partie de la recette d’un trente-deuxième de finale de Coupe de France (7 000 €) à ses adversaires malheureux, les amateurs de Montceau-les-Mines (CFA), battus 0-1 le 5 janvier. Masoni a déjà intégré, du moins budgété, cette relégation en L 2 qui se profile (Troyes est dernier de L 1, à six points du premier non-relégable, l’Évian-TG), et il assure que son club ne le vivra pas mal. Une attitude qui séduit Labrune : « J’ai beaucoup de respect pour ces présidents qui mettent leur argent dans des clubs. Parce qu’il n’y a rien à gagner. » Sauf le sentiment de poursuivre l’œuvre paternelle.
YOHANN HAUTBOIS
(*) Daniel Vacelet lui a succédé à la faveur d’une ouverture du capital du club, avant de céder lui-même sa place à Thierry Gomez en 2004. Angel Masoni a aussi été président de l’association de 1996 à son décès, en 2005
« Avec eux, j’ai plus de chances de gagner »
JEAN-MARC FURLAN, l’entraîneur de Troyes, va procéder à quelques changements, à trois jours d’une demi-finale de Coupe de France qui occupe déjà l’esprit de certains joueurs.
IL Y A DES MATCHES comme ça qui tombent au mauvais moment. Ce soir, contre l’Évian-TG, l’ESTAC a l’occasion d’entretenir un ultime espoir de maintien mais, ces derniers jours, la ville ne bruisse que de la venue de Bordeaux en demi-finales de la Coupe de France, mardi. C’est un peu normal : de toute son histoire, Troyes n’a connu qu’une finale de Coupe, en 1956. Alors, à cent vingt minutes du Stade de France, le Championnat se trouve brusquement relégué au second plan, d’autant que les chances de prolonger l’aventure en L 1 sont minces.
Puisqu’une victoire contre les Haut-Savoyards leur permettrait de recoller avant le sprint, les Troyens ne peuvent pas vraiment snober le rendez-vous, non plus. D’accord, ils n’ont que vingt-huit points, avant cette 35e journée, et il faudrait qu’ils gagnent leurs quatre derniers matches pour éviter la L 2. Mais Jean-Marc Furlan, l’entraîneur, ne veut pas se noyer dans les probabilités : « Tout ce qui m’importe, c’est ce match contre Évian, qu’il faut gagner. Il faut respecter les compétitions. Si on gagne, ça peut changer le visage de notre fin de saison. » L’algèbre n’a pas encore condamné les Aubois, et Furlan se doit d’y croire. Mais il sait, aussi, que certains esprits sont déjà tout acquis aux flonflons de la Coupe : « On est proches d’une finale de Coupe, ce n’est pas neutre sur le plan émotionnel. Un jeune joueur se laissera facilement conditionner par l’environnement et trouvera le match de Coupe plus excitant. Quand on est entraîneur, évidemment, on voit les choses différemment. »
Du coup, le turnover sera important, ce soir. Par rapport à l’équipe qui a perdu à Nice, dimanche dernier (1-3), cinq titulaires devraient laisser leur place : Thiago, suspendu, mais aussi Nivet, Jarjat, Camus et Bahebeck. Colin, Rincon, Nsakala, Darbion et le jeune Khassa Camara devraient intégrer le onze. Certains y verront un sens des priorités, mais Furlan explique qu’il alignera seulement la meilleure équipe possible pour l’occasion : « Mon idée, c’est d’avoir onze mecs qui se défoncent pour battre Évian. Donc, oui, il y aura des changements. Si c’est interprété d’une autre manière à l’extérieur, tant pis. Moi, je sais que j’ai plus de chances de gagner avec eux qu’avec d’autres. » Ensuite, seulement, il planchera sur l’équipe pour battre Bordeaux.
Source : L'Equipe
- mikamarin
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
Tient c'est marrant cet article sur Masoni à la fin de saison qui arrive... tout comme pour caresser le poil... étant donné ( malgré le rétablissement des finances ) qu'il n'a pas été très actif et très frileux dans le reste... 

- mikamarin
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Re: [L1/J35] ESTAC - EVIAN | Sam. 4 mai - 20h00
Joli coup de pub pour la patronne de bar, c'est clair qu'elle mérite que nous allions consommer chez elle !! 
