Une interview de Paisley assez drôle quand même.
« Vivement qu’on remonte »
Destitué du brassard et relégué sur le banc, Grégory Paisley sera encore remplaçant demain (20 h 30) à Troyes, son ancien club. Frustré, mais sans rancœur, il s’explique sur ses difficultés d’adaptation à la L 2 et relègue son cas personnel loin derrière l’objectif du club : le retour en L 1.
« En 15 jours, j’ai tout perdu. » Grégory Paisley était titulaire et capitaine du Racing cette saison. Lundi, il s’est retrouvé sur le banc, sans brassard, contre Angers. Comme face à Clermont, déjà. Entre Troyes et Strasbourg, le Parisien avait disputé 109 matches d’affilée en L 1 sous les ordres de Jean-Marc Furlan. A 31 ans, il découvre la L 2 et s’attendait à y rencontrer des difficultés. Mais pas aussi importantes. « Quand, lundi, nous nous sommes regardés avec Pierre (Ducrocq, son ami) et que nous nous sommes vus remplaçants en L 2 contre Angers, après tout ce que nous avons connu, ça nous a fait drôle. »
Demain à Troyes, le club où Furlan l’a relancé après une expérience ratée à Metz, Greg Paisley cirera encore le banc.
Grégory, depuis votre blessure avant Vannes le 27 février, vous n’avez été titularisé qu’à Nîmes en raison de l’absence de Harlington Shereni…
(Il coupe) Ma blessure avant Vannes n’a rien à voir avec mon séjour sur le banc. Ce sont des c… En début de saison, après Montpellier, j’ai été absent six semaines pour une fracture à un orteil et je suis revenu tout de suite dans l’équipe. Là, c’est autre chose.
Personne ne conteste vos qualités techniques. Mais Jean-Marc Furlan et son staff estiment que vous n’avez pas le mental pour évoluer en L 2…
J’avais prévenu cet été que la découverte de la L 2 serait délicate pour moi. Ça fait six mois que j’essaie de m’y adapter. Smiley Il n’y a rien à faire. On ne change pas la nature profonde de quelqu’un. Je ne dis pas que la L 2 est beaucoup plus faible que la L 1. Elle est juste très différente. Il faut y emmancher (sic). Je me sens dans la peau d’un joueur parti à l’étranger et qui n’arrive pas à s’adapter. Le foot pratiqué en L 2 ne me plaît pas. J’ai besoin de grands moments footballistiques, de pression, de gros matches.
Je peux avoir du mal à jouer en L 2, mais être au niveau contre Paris, Bordeaux ou Lyon. La L 2 et Paisley sont peut-être incompatibles.
Jean-Marc Furlan, dont on connaît l’attachement pour vous, déclarait l’autre jour qu’il était capable de sortir son propre fils de l’équipe pour gagner un match. Le comprenez-vous ?
Il a raison. L’efficacité prime. Il retient les mecs qu’ils considèrent les plus adaptés au combat de la L 2. Je cautionne son discours à 300 %. C’est juste que je ne m’attendais pas à être sorti comme ça, du jour au lendemain. Je pensais qu’il l’aurait fait avant, à un moment où j’étais moins bien. Mais je ne revendique rien. Même s’il peut y avoir des incompréhensions, je n’ai pas d’état d’âme. Tout un club, toute une région veulent la montée. Il n’y a que ça qui compte. Vivement que nous remontions en L 1. Le cas Paisley, on s’en fout.
« Je n’ai pas besoin de thérapie »
Fin février dans ces colonnes, vous avez égratigné le public de la Meinau qui sifflait régulièrement l’équipe…
(il coupe) Et comme par hasard, je me retrouve sur le banc. J’ai du mal à croire qu’il n’y a pas de lien. J’ai juste clamé haut et fort ce que dans le groupe, tout le monde pense. J’assume. Je précise simplement que je n’ai jamais fait l’amalgame entre les supporters et le public. Je n’ai jamais visé le kop. Je m’en suis expliqué avec ses représentants.
Avez-vous abandonné tout espoir de rejouer avant la fin de saison ?
Disons que je ne me fais pas trop d’illusions, d’autant que l’équipe tourne. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’ai toujours envie de jouer. Je reste un compétiteur dans l’âme. Vivement fin mai. On fera alors le point.
N’éprouvez-vous pas de regrets de n’être pas parti l’été dernier ?
Si je ne suis pas parti, c’est sans doute que je ne l’ai pas pu. Je n’ai aucun regret.
L’adjoint de Jean-Marc Furlan, Noureddine Bouachera, affirme que vous passez à côté d’une grande carrière et que le savoir est pour vous une souffrance…
Une souffrance ? Non. Je vis bien, je suis épanoui, j’ai toujours le sourire, je ne suis pas introverti.
J’ai conscience que j’aurais pu faire une carrière plus belle. Mais pas mal de paramètres entrent en ligne de compte. La chance notamment. Aujourd’hui, je pourrais jouer avec le 2e de L 1 (1) . Je me retrouve remplaçant en L 2. C’est ainsi.
Êtes-vous inquiet pour votre avenir ?
Pas du tout. Je connais mes qualités et mes défauts. D’ailleurs, mes défauts, tout le monde commence à les connaître (il rit). Je n’ai pas besoin de thérapie, je ne suis pas un psychopathe (il rit de plus belle). Si je n’étais pas épanoui dans la vie, je me poserais des questions. Mais j’ai la santé et je suis heureux en famille. N’est-ce pas tout ce qui compte ?
(1) A l’été 2007, Marseille voulait le recruter, mais Troyes avait refusé de le transférer à moins de 2 millions d’euros, somme que l’OM avait refusé de verser.
L'Alsace