Petit article plein de questions de l’Est éclair :
Ce mercato de l’Estac n’est pas simple à juger de manière limpide. Le jugement définitif se fera sans doute une fois que l’on aura percé quelques points d’interrogation. Nonge est-il vraiment la pépite décrite pas de nombreux observateurs ?
Adeline pourra-t-il porter le jeu de l’équipe ? Ibnou Ba arrivera-t-il à planter autant de buts (12) que la saison dernière à Concarneau ?
Gozzi sera-t-il un concurrent de taille à la charnière
Diaz-
Monfray ?
Avant de pouvoir répondre à ces questions, dont la réponse modifiera l’avancée et les aspirations de l’Estac cette saison, on peut livrer quelques certitudes : sur les postes clés de gardien de but et de numéro 9, l’Estac s’est affaiblie. Alemdar était plus décisif que
Boucher, même si ce dernier a été très rassurant à Ajaccio vendredi (2-1). Mais il faut se souvenir des nombreux points glanés à lui tout seul par le gardien turc et ne pas rester sur sa fin de saison compliquée. Au poste d’avant-centre, la capacité de Simon Elisor à jouer avec ses partenaires, à garder le ballon haut sur le terrain et à marquer des buts est supérieure à celle de Pape Ibnou Ba. D’autant plus que ce dernier n’a fait aucune préparation dans un club et était encore au Sénégal il y a huit jours.
Encore des départs à l’étranger ?
En revanche, l’Estac s’est renforcée sur les ailes de l’attaque. Cyriaque Irié, en l’espace de trois journées, a montré qu’il sera le fer de lance offensif de l’équipe, par son abattage athlétique et sa facilité à éliminer. Si Rafiki Saïd arrive à gagner en régularité, l’Estac va faire mal sur les côtés, avec Kyliane Dong (il devrait rester) et Ibrahim
Traoré en solutions de rechange.
Autre poste mieux garni que la saison dernière : latéral droit. Par son vécu, ses qualités intrinsèques et ce qu’on a observé à Ajaccio, Houboulang Mendes a tout d’un indéboulonnable à ce poste en délicatesse la saison dernière, suite à la blessure de Thierno
Baldé, qui doit vite revenir qui plus est. De l’autre côté, il manque en revanche un concurrent fiable à Ismaël
Boura depuis le départ d’Abdu Conté. Mathis
Hamdi est limité pour être un titulaire potentiel, alors qu’il faudra surveiller la progression d’Anis
Ouzenadji, convoqué en équipe de France U19 cette semaine. Une autre solution existe : replacer Xavier
Chavalerin en défense, face au jeu, puisque son impact est moindre au milieu.
Pour le reste, le niveau semble à peu près équivalent. En charnière, le trio
Diaz-
Monfray-Tahrat (voir
Gozzi, même si son recrutement serait notamment lié à la blessure de
Monfray) est-il plus fort que Zoukrou-Ndiaye-Tahrat ? Au milieu, Martin
Adeline sera-t-il plus consistant que Luka Ilic ? La plus-value pourrait venir de Joseph Nonge, dans un secteur où l’Estac n’a pas vraiment bougé (Kanté-
Diop-
Chavalerin).
D’ailleurs, le renouvellement de l’effectif a été moindre que celui imaginé. Le verre à moitié plein : c’est un gage d’une certaine stabilité, alors que le « reset » de la saison dernière a échoué. Le verre à moitié vide : a-t-on vraiment envie de stabilité quand l’équipe sort du drame d’une relégation en National, seulement évitée sur tapis vert ? La réponse est dans la question.
Dans tous les cas, de nombreux joueurs qui voulaient partir initialement sont restés (même s’il est possible que des départs soient enregistrés grâce aux marchés encore ouverts à l’étranger). Soit parce que le repêchage a changé leur opinion, soit parce qu’ils n’ont pas eu les offres escomptées, en termes de niveau de club ou de salaire (sur ce point, peu de clubs en L2 peuvent s’aligner sur l’Estac).
Le maintien dans l’effectif des
Ripart,
Chavalerin, De Préville, Tahrat, M’Changama n’a pas permis à Antoine Sibierski – qui menait son premier mercato l’Estac – de marquer véritablement son empreinte sur les mouvements estivaux. S’il a travaillé et validé tous les choix (Irié,
Diaz et Nonge étaient déjà dans les listes « ermerging talents » des scouts de City) et initié des arrivées, le nouveau directeur sportif a surtout tapé dans la fourmilière en écartant David Guion au profit de Stéphane
Dumont. Si le timing a surpris tout le monde – y compris au sein du staff en place –, cette décision semble finalement opportune tant le nouveau coach troyen fait l’unanimité à toutes les strates du club et dans l’environnement de celui-ci.
Maintenant que l’effectif est connu, charge à Stéphane
Dumont de construire une équipe. « Ce qui importe, c’est de pouvoir démarrer notre saison, avoir un effectif sur lequel on compte, avec lequel on peut avancer et développer des choses, des affinités, des complémentarités, lance-t-il. Chaque entraîneur aime cela. J’ai hâte que l’on puisse travailler durant la trêve et repartir sur un cycle positif. » On en est tous là.