Le match perdu à Clermont dans des circonstances particulières (infériorité numérique pendant une heure) a mis en lumière les failles actuelles d’un effectif troyen en pleine mutation. Une demi-douzaine de recrues doit arriver pour apporter une valeur ajoutée.
Quel constat ?
Le premier constat est comptable : en deux journées de Ligue 1, l’Estac n’a pris aucun point. Un zéro pointé qui place le club troyen au dernier rang, à égalité avec Strasbourg. La comparaison avec l’autre promu (6 points en deux matches pour Clermont) accentue la frustration. « Mais on savait que le mois d’août pouvait être compliqué », souligne Laurent Batlles. À l’épineux calendrier (réception du PSG dès la 1 re journée) se sont greffées des circonstances défavorables à Clermont (une heure en infériorité numérique). Il faut donc raison garder sur ce mauvais départ, sans omettre de pointer certaines failles qui ne pardonnent pas au niveau supérieur.
Tout d’abord un manque d’efficacité dans les trente derniers mètres, c’est le propre des équipes en difficulté, c’est aussi le talent individuel qui entre en ligne de compte. « On doit être plus juste dans le dernier geste » , a insisté l’entraîneur troyen. Un manque de banc, aussi, devenu flagrant lorsque Laurent Batlles a dû réajuster son équipe après l’expulsion de Kaboré.
Dingomé (reprise),
Larouci (blessé à la cuisse, durée d’absence à déterminer) et Koné (tension musculaire aux ischios) absents, les possibilités de rotation étaient minimes. Laurent Batlles a dû « composer avec l’effectif » :
Ripart a joué piston droit dans une défense à cinq en seconde mi-temps, l’ailier Lumeka est rentré comme piston gauche, Biancone, droitier, a joué à gauche au coup d’envoi. Le « dépannage » a ses limites.
L’Estac aligne un des onze les plus âgé de Ligue 1. Mais, dimanche, les deux joueurs les plus jeunes de l’équipe (20 ans pour Kaboré, 21 pour Biancone) ont été rattrapés par la pression dans l’ambiance incandescente du stade clermontois. « Ils ne sont pas encore prêts à jouer en Ligue 1 » , selon Laurent Batlles.
Le premier, pourtant brillant ballon au pied, a commis une « erreur de jeunesse » alors qu’il avait déjà écopé d’un premier avertissement (sévère). Il n’a pas maîtrisé sa fougue et son expulsion à la demi-heure de jeu a radicalement changé la physionomie du match. Biancone, hésitant dans le couloir gauche, a écopé d’un carton jaune à la 35 e minute. « Il a fallu que je change certains joueurs qui étaient sous pression. J’ai aussi dû faire attention aux organismes avec cette chaleur » , a ajouté Laurent Batlles. Là s’est posé le problème de la profondeur d’un banc minimaliste et immature pour la Ligue 1.
Quelle stratégie ?
Clermont (6 points) et Troyes (0 point), le dauphin et le champion de Ligue 2, mènent deux stratégies totalement opposées en ce mercato. Clermont a gardé un onze quasi similaire (même s’il risque de perdre son buteur Bayo). Troyes a d’abord levé l’option d’achat de Kouamé, prolongé ses cadres (Gallon, Giraudon, Salmier, Tardieu), puis s’est séparé de joueurs jugés en fin de cycle, trop limités pour la Ligue 1, ou de complément.
Une « grande lessive » qui prend du temps et dont les dividendes sont attendus ultérieurement. Problème : le mercato empiète d’un mois sur le championnat, et malgré les millions d’euros injectés dans les transferts (presque 20M€ en intégrant Metinho), l’équipe troyenne est moins compétitive et les journées défilent. C’est au soir du 31 août, soir de clôture du mercato, qu’on pourra porter un premier jugement sur ces grandes manœuvres qui perturbent l’équilibre d’une équipe, qui, heureusement, sous les ordres de son entraîneur, a assimilé des principes de jeu forts.
Quelles recrues ?
Une demi-douzaine de joueurs doit encore arriver à Troyes ! Ce qui portera le nombre de recrues à, environ, une quinzaine. Les derniers à arriver devront être des joueurs formatés pour la Ligue 1. Des profils convoités par d’autres clubs, qu’il faut convaincre. Problème, face à cette concurrence, Troyes, même étiqueté « City Group » n’est pas le plus attractif (et la place actuelle en Ligue 1 après deux journées ne va pas aider).
Récemment, le milieu de terrain angevin Lassana Coulibaly, en contact avec l’Estac, a préféré rejoindre un promu italien (Salernitana). Troyes va insister pour les milieux de terrain Amine Adli (Toulouse), le Stéphanois « box to box » Zayou Youssouf, le milieu de terrain parisien Dina-Ebimbé, le défenseur lié à l’Olympiakos Pape Abou Cissé, et l’attaquant Valère Germain, libre de tout contrat. Forcément, en attendant de sécuriser ce premier mercato de City group, les hommes forts de l’ effectif (et Touzghar, courtisé par Tenerife en est un), sont priés de rester.