
Devant 6247 spectateurs dont 19 ruthénois, Match nul forcément un peu décevant et pourtant mérité entre l’Estac et Rodez 1-1, ouverture du score de Renaud
Ripart. Comme prévu, Rodez reste une équipe bien agaçante à jouer, et les troyens l'ont constaté de façon frustrante.
Bien regroupé en défense, exploitant au mieux les côtés, pratiquant un marque bien serré, les ruthénois ont causé bien des problèmes à l'Estac, surtout en début de rencontre face à une défense auboise particulièrement et inhabituellement fébrile.
Konaté n'a rien à se reprocher. Le gardien de but troyen a été présent quand il le fallait en début de rencontre pour pallier les ballons perdus ( notamment de
Boura, déjà) et les difficultés de nos centraux et latéraux. Le but de Joly coté Rodez est une merveille de frappe enroulée dans la lucarne.
Derrière, il y a beaucoup à dire.
Boura a été inhabituellement « suffisant » dans ses relances et gestions de ballons, au point d'effectuer cette fameuse relance dans l'axe qui donne l'occasion de but décisive aux ruthénois. Un match manqué, une première dans une belle saison de sa part.
Coté centraux, c'est plus difficile pour
Gambor en Ligue 2 qu'en coupe de France. Le défenseur ne dégage pas encore l'assurance attendue dans une équipe qui domine le championnat. Son impact, son replacement, la qualité de ses relances souffre de la comparaison avec
Gozzi.
A droite, beaucoup de déchet aussi pour
Maronnier, qui s'oublie souvent défensivement dans son approche offensive. Du coup, cela oblige notre capitaine
Monfray à être partout, au moment où celui ci, à 34 ans, semble plus tirer la patte qu'avant. A mon sens, cela pose question pour le mercato à venir.
S'il fallait ne serait ce qu'une recrue, ce serait peut être un défenseur central pour pallier la blessure de
Gozzi, car la capacité de
Gambor à être au niveau sur la durée se pose un peu. Un Junior
Diaz, prêté à Brest, et apparemment aperçu à Troyes aujourd'hui ?
Au milieu de terrain, l'activité de
Mille reste déterminante. La preuve, c'est lui qui transmet le bon ballon à
Adeline pour une frappe détournée par le gardien ruthénois au profit de
Ripart. Antoine
Mille, c'est le moteur de l'entrejeu troyen. Pourvu qu'il ne se blesse pas !
Adeline est justement attendu partout donc il est plus difficile de le voir s'exprimer aussi aisément qu'auparavant. Mais son activité à la récupération et sur le plan offensif reste précieuse.
Diop a pris des coups et a cherché des solutions.
Ifnaoui a eu une belle activité à droite, mais aussi beaucoup de difficulté à bouger la défense de Rodez. Il savait que ça allait être compliqué, il l'avait dit en conférence de presse d'avant match, et il n'a plus que le constater sur le terrain même si une frappe aurait pu trouver meilleur sort.
Idem pour
Detourbet qui s'est bien battu mais doit gagner en précision dans le dernier geste ou la dernière passe. Sa vision du jeu est plus intéressante lors qu'il se décale au centre. Sur ce genre de rencontre, cela s'est senti.
Devant
Ripart n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent, mais Renaud fait toujours du Renaud dans ce cas. Il crée des espaces, se tient prêt au bon endroit au bon moment pour scorer, et il le fait Toujours précieux.
Parmi les rentrant, on retiendra la bonne occasion d'
Ouzenadji dont le ballon frappé devant le gardien et la cage ruthénoise aurait là aussi mérité meilleur sort. Une bonne rentrée d'Anis qui est assurément à suivre dans les prochains mois
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Réaction de Didier Santini ( Rodez) : « On a eu pas mal d'opportunités en première mi-temps. On revient assez vite au score, sur un très beau but. Après, on a aussi l'opportunité jusqu'à la fin.
Mais voilà, on s'est bien battus contre une très belle équipe de Troyes. Peu de monde a pris de points ici, donc pour nous qui ne sommes pas dans le bas du classement, c'est un bon point ».
« On est resté dans nos principes, dans notre idée de jeu. D'aller chercher, d'envoyer nos pistons, de ne pas être acculé comme on l'a pu l'être dans les cinq dernières minutes. C'est là où on est le moins bon, donc de continuer à aller de l'avant. De les faire déjouer ou surjouer, chercher toujours la passe supplémentaire, parce qu'il y a vraiment une qualité technique dans leur jeu au milieu de terrain, avec
Mille, avec d'autres joueurs, et tous les ballons dans l'intervalle, dans les carrés, dans le dos de la défense, comme le but qu'on prend. On sait que c'est une grosse qualité chez eux, donc il fallait être là-dessus très concentré, rigoureux ».
« Il y a eu beaucoup d'opportunités, des fois un peu trop de précipitations. Je pense aussi que c'est une équipe qui a un bloc haut à un moment, qui est capable de le faire avec de très bons défenseurs d'un contre un, et nous il y avait de la vitesse, donc c'était plus de jouer dans le dos que dans les pieds, par rapport à la vitesse de nos attaquants »
« Ils ont un jeu assez compact défensivement et très écarté, que ce soit
Ifnaoui, que ce soit le jeune devant, que ce soit
Assoumou quand il est rentré. Donc avec des faux pieds c'est toujours embêtant, mais tu sais qu'ils rentrent, donc c'était pas aller chercher les joueurs complètement sur la ligne de touche, c'est des faux pieds, donc ils vont rentrer à l'intérieur, donc il faut bien les attendre à ce niveau-là »
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Réaction de Stéphane
Dumont : « Aujourd'hui, on connaît la qualité de l'adversaire et on sait que ce n'est pas évident. Et on a une première mi-temps où, malgré tout, techniquement, je pense qu'on doit mieux faire, ou en tout cas moins se précipiter pour ne pas offrir l'espace à ces deux attaquants qui vont très vite. Et comme en plus on s'ouvre un peu, parce que, de par nature, c'est notre jeu, on se retrouve vite à subir quelques transitions. Ce qui est frustrant pour moi, c'est d'être capable de faire un bon retour de mi-temps, d'être capable de mener au score. On a la balle de 2-0 et, en même temps, tant qu'on ne le marque pas, on ne doit pas offrir… Je trouve qu'on a eu 3-4 pertes dans l'axe, comme ça, de manière gratuite. Je pense qu'à ce moment-là du match, il n'y a aucun scrupule à avoir sur la faculté d'allonger dans leur dos, d'être capable de sortir de la pression. Et on y retournera en bas plus tard. Je trouve que là... on y met un joli but, magnifique, mais qu'on conditionne. Je pense qu'on a largement la place pour aller jouer un peu plus profond, prendre un second ballon et avoir le temps de souffrir ça. Je trouve qu'on conditionne ça et ça a été récurrent une ou deux fois où on a eu des prises de risques assez complexes. C'est paradoxal parce que, c'est ce que je leur ai dit, la semaine dernière en Coupe de France, ce genre de choses, on ne l'a pas.
Et je pense que c'est ce dosage-là qu'il faut qu'on ait. Maintenant, une fois qu'on a dit ça, on a malgré tout eu des situations et il y a eu des bonnes choses.
- C'est vrai que c'est plutôt défensivement que vous avez pêché, inhabituellement d'ailleurs ?
« Je ne sais pas si c'est défensivement. Attention, c'est une belle équipe, il y a une doublette d'attaquants, il y a du muscle, il y a de l'intensité. Je pense que, dans un premier temps, c'est la faculté à ne pas avoir du déchet et être capable de monter le ballon, mètre après mètre, qui fait qu'on prépare l'aspect défensif. Aujourd'hui, par séquence, on a eu un peu trop de déchets, donc du coup, ça revient très vite. Et comme vous avez deux attaquants adverses qui sont stationnés très vite en haut et qui vont vite, forcément, vous êtes à la merci. Après, quand on le décortique, il y a eu malgré tout des séquences sympas, il y a eu la possibilité de marquer le deuxième, je pense qu'on doit mettre ce deuxième. Maintenant, on ne s'est pas effondré, on aurait aussi pu être à la merci de leur situation et on est resté là-dedans, on est resté plutôt calme, plutôt serein jusqu'à la fin où il y a encore une frappe contrée. On prend un point, on voulait plus. Maintenant, on avance tout de même ».
- Ces relances axes, elles sont d'autant plus étranges que vous préférez vous plutôt passer sur les côtés ?
« Oui, totalement ».
- Ces risques, c'est quoi ? C'est eux qui les prennent de même ?
« Oui, je pense qu'à ce moment-là du match, il doit y avoir sur le terrain une meilleure communication, pas forcément verbale, mais une communication corporelle sur la faculté sous pression dans des moments importants. Quand vous venez de subir un contre, deux contres et des sprints de 30 mètres pour aller gérer ça, peut-être que là, c'est le moment de faire sortir.
Je trouve que ce tempo-là, on a eu du mal à le gérer, notamment quand on a mené. C'est ça qui me frustre, parce qu'à la rigueur, qu'on ait du mal à le gérer en première mi-temps, parce qu'on est tenté de vouloir aller marquer, d'ouvrir le score, je le comprends et ça fait partie de nous. Par contre, quand on mène au score, là, on doit avoir beaucoup plus de vices en nous, on doit être capable de faire un match un peu de briscard dans la dernière demi-heure. C'est ça qui me frustre un peu, mais c'est encore l'apprentissage de l'équipe »
- Quand on joue de manière très écartée en 1ère période, et qu'on manque un peu de sérénité dans la qualité technique parce que il y'a eu quelques erreurs, est ce que ce n'est pas dangereux...
(Stéphane
Dumont coupe) « On a surtout rectifié le positionnement de Momo
Diop à la mi-temps. Momo avait la faculté d'être présent en sortie. Par contre, une fois qu'on passait dans le camp adverse, il avait à mon sens trop de projections trop haut et du coup, on avait très peu de… En tout cas, il y avait une espèce de no-man's land devant nos centraux qui faisait qu'on n n'avait pas la possibilité d'avoir un marquage préventif cohérent et je trouve qu'en seconde période, en fait, on n'a plus vécu ça, on n'a plus senti le manque de densité. Par contre, on a perdu des ballons et c'est ça qui est frustrant. Mais oui, comme on le joue, et notamment face à ce genre d'adversaire, il ne faut pas se tromper dans des parties médianes comme ça ou des parties basses. Mais en même temps, l'idée d'allonger à tout bout de champ n'était pas non plus ce qu'on voulait. Donc, il a fallu qu'on trouve… Je pense que les buts qu'on marque, si vous décortiquez le premier but, on a franchi les étapes une par une jusqu'à marquer un super but... en tout cas, dans la conception. Maintenant, il y a des moments où on ne peut pas toujours le faire. Et c'est là, c'est ce dosage-là qu'on doit mieux gérer ».
- C'est une belle leçon parce que des matchs comme ça, il va y en avoir de plus en plus au fil de l'année ?
« Oui, et puis une leçon… J'aspire à gagner tous les matchs, j'aspire à faire en sorte qu'on gagne tous les matchs. Mais il y a des adversaires aussi. Regardez encore le match qui s'est joué à 14h de l'autre côté, je veux dire, ce n'est pas facile. Nous, on apprend, mais on apprend en prenant des points malgré tout. Et ça, c'est des leçons quand même assez positives. Et puis, oui, ça va nous servir, ça va nous servir pour la suite, ça va nous servir pour le match de Boulogne, mais aussi pour la deuxième partie de saison que dans ce genre de match où, quand on a pris les devants, il faut trouver le bon dosage entre continuer à jouer notre football et rien offrir à l'adversaire. Et en même temps, l'adversaire a aussi proposé des choses et s'est octroyé les situations qu'elle a eues et voilà, elle y a toujours cru. Mais oui, il y a de la frustration ».
« Quand on redécortique, c'est vrai que sur un plan purement offensif, on a eu des vraies situations malgré tout : des contrôles, des frappes un peu contrées, des frappes au-dessus... Il y a l'arrêt du gardien sur la frappe de Merwan, c'est quasiment celle qu'on cut un peu et qui fait but. Donc oui, il faut qu'on retrouve ça aussi... cette faculté de tuer les matchs, entre guillemets, ce qu'on avait réussi à faire notamment à domicile contre Annecy, contre Guingamp, où très vite, on avait enchaîné, on avait fait des diffs et puis c'est réglé. Là, quand on est à la merci, en tout cas, il ne faut rien donner. Et je trouve qu'aujourd'hui, à ce moment-là du match, on donne et c'est ça qui me frustre. Mais on va continuer à s'en servir. En deuxième mi-temps, il y a quand même beaucoup moins d'opportunités pour Rodez qu'en 1ère ».
- En 2ème mi temps il y a eu beaucoup moins d'opportunité pour Rodez, et c'est une erreur troyenne qui donne l'occasion de but ?
« Oui, totalement. Ils ont eu beaucoup moins de situations franches en seconde qu'en première.
En fait, le résumé, c'est ça. En plus, c'est au moment où on mène 1-0. Donc là, on doit être beaucoup plus... pragmatique. Il n'y a personne qui nous en voudrait. Et moi, encore moins. Au contraire ! Ce qu'on veut, c'est être capable de gagner des matchs, mais pas d'être les plus beaux.
L'équipe n'a pas de suffisance. Elle a simplement voulu continuer à jouer le foot qu'elle aime. Et il y a des moments où vous ne pouvez pas réussir tous les cheminements de passes en partant du gardien à chaque fois, en arrivant jusqu'à la surface adverse. Je pense qu'on a eu un manque d'alternance dans ce registre. Et après, il faut souligner aussi qu'il met une frappe magnifique. Et ça, il faut le reconnaître aussi. Mais on a conditionné ça. Mais on avance malgré tout ».