Re: [Divers] Estacqueries...
Posté : 07 févr. 2013, 14:32
Philippe Pichery, le bâtisseur
Administrateur du club troyen depuis 1988, président de l’Association Estac depuis plus de dix ans, Philippe Pichery, qui a également pris les rênes du Racing Besançon l’été dernier, passerait volontiers pour un homme de l’ombre. Dans l’Aube, il est bien plus que ça. Portrait, à l’avant-veille du match décisif face au FC Sochaux.
Voilà une histoire peu commune. Elle dresse les conséquences vertueuses d’un travail acharné et permanent. Au gré d’un parcours professionnel riche, Philippe Pichery a fini par épouser les formes d’un véritable serviteur du football. Sa caractéristique tout à fait singulière ? Être le président de deux clubs. Lui, le Bisontin (NDLR : il vit dans la proche périphérie bisontine) est devenu le numéro un du nouveau Racing, après la disparition du BRC. « Je l’ai toujours dit. Je l’ai plus fait par devoir que par volonté, aussi pour ne pas laisser des gens que j’appréciais, dans la panade. Cela s’est fait dans des conditions de crise ».
Une nouvelle corde à son arc qui a rapidement fait du bruit du côté de Troyes. « Pendant 48 h, j’ai senti un gros doute s’installer. Les gens pensaient que j’allais quitter Troyes pour Besançon. J’ai rassuré tout le monde. Ce n’a jamais été mon but ». La confession renvoie indirectement à l’importance prise par le dirigeant dans l’organigramme du club aubois, qu’il rejoint à la fin des années 80 pour devenir directeur général du Conseil général de l’Aube, après avoir quitté… Montbéliard. « J’étais responsable du service équipement à Montbéliard, puis directeur général des services techniques du Pays de Montbéliard. J’ai donc fait partie de l’équipe qui a travaillé à la rénovation de Bonal ».
Adepte et défenseur de la formation
À Troyes, Philippe Pichery a tout connu. Du vaste chantier de reconstruction, après la fin du TAF (Troyes Aube Football) à l’ascension fulgurante sous l’ère Alain Perrin. « J’ai œuvré à la mise en place de la structure SAOS puis SASP ». Comme tout club professionnel, l’ESTAC a donc été scindée en deux, entre la vitrine de l’équipe fanion gérée par le président Daniel Masoni, et toute la partie Association, dont le Bisontin devient le président en novembre 2002, « juste avant un déplacement à Sochaux » se souvient-il. Dans le club aubois pourtant, la distinction entre les mondes pro et amateur n’est pas la même qu’ailleurs. « La particularité chez nous, est que le centre de formation est pris en charge par l’Association. Dans la plus grande partie des clubs, le centre fait partie intégrante de la SASP ». La recette a fait ses preuves, dans un club qui a toujours donné l’image d’une famille soudée. Adepte et grand défenseur de la formation, Philippe Pichery y baigne forcément comme un poisson dans l’eau. « Si l’on prend un peu de hauteur, on se dit que la Ville de Troyes, son agglomération ou le département de l’Aube, n’a a priori pas vocation à retrouver son club de foot dans le top 40 des clubs français. Cela suppose un autre mode économique. C’est pour cette raison que j’ai de la sympathie pour Sochaux, parce qu’avec Auxerre, c’est un modèle. Ce club s’est construit autour des valeurs de la formation ».
Une formation dont il sent le modèle économique menacé. « Avant, les clubs réussissaient à vivre sur la formation avec des salaires bas pour les jeunes stagiaires et des transferts intéressants. C’est fini… La piste est de tendre vers encore plus d’excellence, en allant recruter encore plus jeune et plus fort ». À Troyes, où sont sortis les Matuidi, Niang, M. Sissoko, Ziani, Perquis, et où le jeune Corentin Jean (17 ans) pourrait bien devenir la future perle, on sait ce que tout cela représente. Cela n’empêche pas de sentir un travail d’anticipation qui, contrairement à ailleurs, ne ferait pas d’une relégation en Ligue 2 un accident industriel. « La première mission d’un dirigeant n’est pas de gagner des matches, mais d’assurer la pérennité du club. Certains ont pu être surpris du transfert d’Obbadi à Monaco ou des départs de Psaume et Bettiol, mais on ne sait pas comment sera le marché en mai ». Une anticipation qui, de l’aveu même de Philippe Pichery, n’a pas du tout valeur de résignation. « On est obligé d’intégrer dans nos prévisions une relégation en Ligue 2, mais ça, ce n’est qu’une hypothèse. Tout le club est mobilisé et croit au maintien. Il y a certes la donne comptable, où l’on n’est pas très bien, mais dans le contenu, tous les spécialistes s’accordent à reconnaître nos qualités. Je pense que nous avons mangé notre pain le plus noir ». Avec des fondations toujours aussi solides, Troyes a encore de beaux jours à vivre.
Source : le pays.fr
Administrateur du club troyen depuis 1988, président de l’Association Estac depuis plus de dix ans, Philippe Pichery, qui a également pris les rênes du Racing Besançon l’été dernier, passerait volontiers pour un homme de l’ombre. Dans l’Aube, il est bien plus que ça. Portrait, à l’avant-veille du match décisif face au FC Sochaux.
Voilà une histoire peu commune. Elle dresse les conséquences vertueuses d’un travail acharné et permanent. Au gré d’un parcours professionnel riche, Philippe Pichery a fini par épouser les formes d’un véritable serviteur du football. Sa caractéristique tout à fait singulière ? Être le président de deux clubs. Lui, le Bisontin (NDLR : il vit dans la proche périphérie bisontine) est devenu le numéro un du nouveau Racing, après la disparition du BRC. « Je l’ai toujours dit. Je l’ai plus fait par devoir que par volonté, aussi pour ne pas laisser des gens que j’appréciais, dans la panade. Cela s’est fait dans des conditions de crise ».
Une nouvelle corde à son arc qui a rapidement fait du bruit du côté de Troyes. « Pendant 48 h, j’ai senti un gros doute s’installer. Les gens pensaient que j’allais quitter Troyes pour Besançon. J’ai rassuré tout le monde. Ce n’a jamais été mon but ». La confession renvoie indirectement à l’importance prise par le dirigeant dans l’organigramme du club aubois, qu’il rejoint à la fin des années 80 pour devenir directeur général du Conseil général de l’Aube, après avoir quitté… Montbéliard. « J’étais responsable du service équipement à Montbéliard, puis directeur général des services techniques du Pays de Montbéliard. J’ai donc fait partie de l’équipe qui a travaillé à la rénovation de Bonal ».
Adepte et défenseur de la formation
À Troyes, Philippe Pichery a tout connu. Du vaste chantier de reconstruction, après la fin du TAF (Troyes Aube Football) à l’ascension fulgurante sous l’ère Alain Perrin. « J’ai œuvré à la mise en place de la structure SAOS puis SASP ». Comme tout club professionnel, l’ESTAC a donc été scindée en deux, entre la vitrine de l’équipe fanion gérée par le président Daniel Masoni, et toute la partie Association, dont le Bisontin devient le président en novembre 2002, « juste avant un déplacement à Sochaux » se souvient-il. Dans le club aubois pourtant, la distinction entre les mondes pro et amateur n’est pas la même qu’ailleurs. « La particularité chez nous, est que le centre de formation est pris en charge par l’Association. Dans la plus grande partie des clubs, le centre fait partie intégrante de la SASP ». La recette a fait ses preuves, dans un club qui a toujours donné l’image d’une famille soudée. Adepte et grand défenseur de la formation, Philippe Pichery y baigne forcément comme un poisson dans l’eau. « Si l’on prend un peu de hauteur, on se dit que la Ville de Troyes, son agglomération ou le département de l’Aube, n’a a priori pas vocation à retrouver son club de foot dans le top 40 des clubs français. Cela suppose un autre mode économique. C’est pour cette raison que j’ai de la sympathie pour Sochaux, parce qu’avec Auxerre, c’est un modèle. Ce club s’est construit autour des valeurs de la formation ».
Une formation dont il sent le modèle économique menacé. « Avant, les clubs réussissaient à vivre sur la formation avec des salaires bas pour les jeunes stagiaires et des transferts intéressants. C’est fini… La piste est de tendre vers encore plus d’excellence, en allant recruter encore plus jeune et plus fort ». À Troyes, où sont sortis les Matuidi, Niang, M. Sissoko, Ziani, Perquis, et où le jeune Corentin Jean (17 ans) pourrait bien devenir la future perle, on sait ce que tout cela représente. Cela n’empêche pas de sentir un travail d’anticipation qui, contrairement à ailleurs, ne ferait pas d’une relégation en Ligue 2 un accident industriel. « La première mission d’un dirigeant n’est pas de gagner des matches, mais d’assurer la pérennité du club. Certains ont pu être surpris du transfert d’Obbadi à Monaco ou des départs de Psaume et Bettiol, mais on ne sait pas comment sera le marché en mai ». Une anticipation qui, de l’aveu même de Philippe Pichery, n’a pas du tout valeur de résignation. « On est obligé d’intégrer dans nos prévisions une relégation en Ligue 2, mais ça, ce n’est qu’une hypothèse. Tout le club est mobilisé et croit au maintien. Il y a certes la donne comptable, où l’on n’est pas très bien, mais dans le contenu, tous les spécialistes s’accordent à reconnaître nos qualités. Je pense que nous avons mangé notre pain le plus noir ». Avec des fondations toujours aussi solides, Troyes a encore de beaux jours à vivre.
Source : le pays.fr