Ce qui rassure
Pour avoir été le seul média aubois présent lors des deux derniers matches de préparation de l’Estac (à Saint-Étienne et contre Grenoble au Chambon-sur-Lignon), ainsi que pas très loin du groupe troyen lors de son stage en Haute-Loire, on a pu prendre la température de l’équipe, qui a repris l’entraînement le 23 juin.
Le premier point rassurant, c’est que, dans la continuité des six derniers mois de compétition, l’Estac véhicule des valeurs collectives, de travail, de sérieux. Des vertus qui se retranscrivent sur le terrain, avec une équipe qui court, qui joue ensemble, avec ou sans ballon.
D’ailleurs, l’équipe-type du moment – celle qui a joué la première mi-temps dans le Chaudron et 60 minutes face à Grenoble - n’a pas encaissé de but. On met de côté les premières oppositions (contre le Red Star et Paris 13 Atlético), disputées avec des équipes mixées et surtout là pour avancer sur le plan athlétique.
« L’un des points forts de la saison dernière, c’était notre défense, remarque le capitaine Adrien
Monfray, lui aussi très rassurant depuis la reprise, du haut de ses 34 ans. Et quand je parle de notre défense, je ne parle pas que des défenseurs, ni du gardien. Je parle de nos milieux et de nos attaquants qui défendent, qui font les efforts. C’est pour ça qu’on est une équipe dure à bouger. C’est un des axes sur lesquels le coach continue d’appuyer. La solidité défensive, dans ce championnat de Ligue 2, c’est quelque chose de primordial, qu’on n’a pas le droit de perdre. »
Sur le plan individuel, la bonne surprise vient du côté gauche, occupé par deux joueurs formés au club : Anis
Ouzenadji et Mathys
Detourbet. Avec leur culot, leur entrain et leur talent, ils sont entrés « pleine balle » dans l’équipe. Sont-ils encore trop tendres pour la Ligue 2, la pression du championnat et l’enchaînement des matches à haute intensité ? Difficile à dire à ce jour, mais en tout cas, ils ont marqué des points en juillet.
On peut ajouter, sur ce flanc de l’équipe, le défenseur central Paolo
Gozzi et le relayeur gauche Martin
Adeline, plutôt habitués au banc la saison dernière et qui ont profité de cette période pour s’installer dans l’équipe. Ces quatre-là ont pris un ascendant, en attendant que la concurrence se densifie à leur poste.
Ce qui inquiète
Jaures
Assoumou est le Troyen ayant le plus joué et le plus marqué (4 buts) durant les trois matches de préparation. Si, pour lui, c’est une excellente chose, cela souligne surtout, pour l’équipe, les carences à ce jour à ce poste d’ailier droit. Le jeune Amadou
Diakité, qui a relayé
Assoumou à ce poste, n’est pas encore assez mûr, lui qui vient de signer son premier contrat pro.
Tout le monde est bien conscient de ce vide, et des recrues vont arriver. Mais chaque jour qui passe est un jour en moins pour intégrer ces recrues dans le vestiaire et sur le terrain. On espère que l’avenir nous contredira mais
Assoumou ne va pas non plus faire « ficelle » à chacun de ses tirs, comme il l’a fait contre Grenoble (5-0). À gauche, si
Detourbet est programmé pour exploser cette saison, un joueur plus vertical est attendu. Si l’Estac souhaite avoir plus de maîtrise technique, elle ne veut pas perdre ce qui était sa grande force l’an passé : faire des différences en transition, avec des ailiers explosifs et mangeurs d’espaces.
Au poste de numéro neuf, Mounaïm
El Idrissy est important dans l’état d’esprit (pour déclencher le pressing, harceler les défenseurs) mais il manque un joueur capable d’être un efficace point d’appui et de marquer sa dizaine de buts sur la saison.
Selon nous, la qualité des trois attaquants qui vont être recrutés d’ici à la fin du mercato est décisive pour savoir réellement ce que l’Estac pourra viser cette saison. Car pour le reste de l’équipe, ça reste très cohérent, même s’il reste des incertitudes sur l’avenir de
Boura et
Diop notamment.
Autre point d’interrogation : la perte de plusieurs cadres (M’Changama,
Ripart, Mendes, De Préville…) est-elle préjudiciable dans la « tenue » du vestiaire ? Le premier cité, de source interne, était celui qui savait taper du poing sur la table et qui mettait les jeunes « à l’amende » s’ils se détournaient du cadre. Dans ce registre, le capitaine Adrien
Monfray devra encore davantage montrer la voie. « Il y a des jeunes qui poussent, qui commencent à montrer le bout de leur nez, qui commencent à avoir un peu d’expérience, sur qui je peux m’appuyer, note ce dernier. Sinon, il reste quand même quelques joueurs d’expérience qui sont là pour le vestiaire et pour le terrain. »
Puisque le leadership n’est pas qu’une question d’âge,
Diop (par ce qu’il dégage sur le terrain), Phliponeau (par son rôle de régulateur),
Gozzi (par sa rigueur tactique),
El Idrissy (par sa grinta) ou
Maronnier (par son engagement) peuvent devenir des cadres. Enfin, on est curieux de voir ce qu’il va advenir de
Ripart, libre de tout contrat mais toujours présent avec le groupe…