L'Est Eclair du 16/11/2010 :
FOOT / Estac / Mathieu Duhamel doit s'accrocher
Mathieu Duhamel a des qualités, qu'il n'a pas encore réellement exprimées sous le maillot troyen. Malheureux contre Nîmes, l'attaquant troyen doit vite trouver la confiance indispensable à un buteur. L'Estac, actuellement, en a bien besoin.
Redevenu titulaire vendredi soir contre Nîmes, Mathieu Duhamel faisait grise mine au moment de commenter le match de toutes les frustrations. Pour l'équipe et d'abord pour lui.
Trois fois, il s'est retrouvé seul devant le but, trois fois il a cadré son ballon et trois fois Butelle a sorti son tir. « C'est très énervant de perdre ici dans ces conditions. Je ne sais pas s'il est comme ça tous les week-end mais on est tombé sur un très grand gardien », souffle-t-il, groggy.
Vrai que l'ancien Messin, qui fut un grand espoir du foot français, a réalisé des miracles. Le plus beau ? Une tête piquée à bout portant, qui doit faire mouche 9 fois sur 10. « Celle-là, je ne sais pas comment il a fait pour la sortir », s'interroge Duhamel.
Son compteur reste bloqué à un but (en 13 apparitions) et l'ancien Cristollien va forcément cristalliser autour de lui les soucis d'efficacité qui bloquent l'équipe troyenne. Aussi bien du public que de ses partenaires. C'est le lot de tous les attaquants et il a été recruté pour ça.
Fin du turn over
« Je suis très frustré, il me manque la finition. Le point positif, c'est qu'on se crée des occasions. Il faut continuer, il n'y a que le travail qui paie. J'espère que la réussite va tourner. » Dans sa relation avec les milieux, il y a des progrès. Alors, malgré les difficultés, Jean-Marc Furlan a laissé entendre qu'il allait stopper le turn over entretenu ces dernières semaines avec Grégory Bettiol. Car au final, ni l'un ni l'autre n'ont réussi à s'imposer et à prendre confiance. Duhamel devrait jouer jusqu'à la trêve.
Raison de plus pour l'aider à surmonter le doute. Pour lui, pour l'équipe surtout, qui ne peut pas se passer d'un attaquant de pointe performant. Le Normand est un affectif (trop ?) qui a besoin de sentir une grande confiance autour de lui. C'était le cas en National, où il était le buteur attitré, le chouchou du club et du public.
A l'Estac, où il découvre le professionnalisme, il n'est qu'un joueur parmi d'autres. Sur le terrain comme dans le groupe, la greffe n'a pas encore pris. Lui doit sans doute avoir moins d'états d'âme, ou au moins ne pas les étaler. Ses coéquipiers doivent faire encore plus d'efforts pour le mettre dans les meilleures dispositions. Car on reste persuadé qu'il y a de belles choses à faire. Mais maintenant que la pression devient forte et l'attente grandissante, il va falloir être costaud mentalement.
Blessés
L'infirmerie troyenne s'est vidée. Blessé gravement au genou en fin de saison dernière (rupture du ligament croisé), Wilfried Rother reprend l'entraînement cette semaine ; il devrait rejouer avec la CFA2 d'ici deux semaines. Claudio Beauvue (fracture du 5e métatarse) a, lui, été plâtré pour six semaines depuis le 2 novembre. Enfin, Gaël Sanz va rester une semaine supplémentaire en rééducation à Saint-Raphaël. Une semaine importante pour le capitaine troyen puisqu'il a repris le travail d'appui et va donc pouvoir réellement tester son genou endolori.