Et voici, l'article repris de l'Est Républicain
Cinq ans après, l’AS Nancy Lorraine doit-elle regretter l’annulation de sa vente au City Football Group qui a acheté Troyes ?
En 2020, le groupe propriétaire de Manchester City a préféré racheter l’ESTAC plutôt que l’ASNL. Les deux clubs se retrouvent cette saison en Ligue 2. La rencontre de vendredi prochain au stade de l’Aube, à l’occasion de la 5e journée de championnat, est l’occasion d’un gros plan sur la stratégie et les résultats du City Football Group à Troyes.
Souvenez-vous du début du mois de mars 2020, juste avant le confinement lié au Covid, quand l’ASNL semblait sur le point d’être rachetée par le City Football Group … Les supporters nancéiens se mettaient à imaginer une équipe de « Nancy City » pratiquant le football de Pep Guardiola avec, pourquoi pas, la venue de quelques stars de Manchester City sous forme de prêt… Au lieu de cela, à la sortie d’une période de Covid qui a fait tant de ravages financiers, l’ASNL a été vendue au fameux groupe New City Capital en décembre 2020, qui a amené dans ses valises le président Gauthier Ganaye, les liens douteux avec le club frère d’Ostende et le « gegenpressing » de Daniel Stendel, qui a conduit à un flop sportif retentissant, synonyme en 2022 de descente en National pour la première fois de l’histoire du club.
Ce véritable carnage s’est arrêté en juillet 2023, avec un changement d’actionnariat (Krishen Sud et Chien Lee seuls aux commandes) qui a évité la rétrogradation administrative en N3 et le dépôt de bilan. Deux ans plus tard, l’ASNL se retrouve en tête de la Ligue 2 grâce, surtout, à deux hommes : le coach Pablo Correa et le directeur sportif Michaël Chrétien, dont les compétences et l’amour du chardon cachent beaucoup de choses, parfois, à l’intérieur même du club.
Deux relégations sportives pour Troyes
On rappelle tout cela aujourd’hui parce que l’ASNL est sur le point de rendre visite, vendredi, au club qui l’a justement remplacé sur l’acte de vente signé par le City Football Group. La multinationale d’Abu Dhabi a préféré étendre son empire à Troyes, en France, plutôt qu’à Nancy, en septembre 2020. Une décision considérée comme une bien mauvaise nouvelle à l’époque par de nombreux fans à Picot, estimant que l’ASNL avait laissé passer une occasion en or de prendre une autre dimension sous la houlette des patrons de Manchester City. Encore plus après la remontée en Ligue 1 des Aubois en mai 2021. Et ce n’est pas la gestion catastrophique du club nancéien par New City Capital , les mois suivant, qui a pu atténuer ce sentiment d’être passé à côté de quelque chose de grand…
Cinq ans plus tard, toutefois, les aventures de l’ESTAC en mode City Football Group sont de nature à donner moins de regrets à l’ASNL. Après ses débuts idylliques en 2021, avec ses nouveaux propriétaires venus des Émirats, le club troyen a vécu deux relégations sportives, de la Ligue 1 au National, évitant finalement de justesse la chute en troisième division, en 2024, à la suite des déboires de Bordeaux.
Des mouvements de joueurs incessants
Le centre de formation a été modernisé, la construction d’un nouveau centre d’entraînement top niveau pour les pros est également dans les tuyaux, mais l’ESTAC, dernièrement, a surtout découvert les dérives de la multipropriété dans le football. Le City Football Groupe possède un total de treize clubs : Manchester City en Angleterre, New York City aux États-Unis, Melbourne en Australie, Yokohama Marinos au Japon, Montevideo City en Uruguay, Sichuan Jiuniu en Chine, Mumbai City en Inde, Lommel en Belgique, Palerme en Italie, Bahia au Brésil, Basaksehir en Turquie et, donc, Troyes en France. Une organisation qui, évidemment, favorise le « trading » et les mouvements de joueurs dans tous les sens.
L’effectif de l’ESTAC est ainsi en mutation constante depuis cinq ans. Cela n’empêche pas les Troyens de disposer, cette saison, d’une équipe avec de la qualité et avec l’ambition de jouer un rôle intéressant dans cette Ligue 2. Ce vendredi au stade de l’Aube, ce sera ainsi l’occasion, pour l’ASNL, d’en savoir un peu plus sur son potentiel et ses objectifs possibles dans ce championnat. L’occasion également, peut-être, de ne plus du tout avoir de regrets en repensant à son rendez-vous manqué avec le City Football Group.
