
Dernier match avant une trêve internationale qui va permettre de recharger un peu les batteries, après un mois de septembre chargé. Avant d'aller au Mans, 13ème, lors de cette 9ème journée de Ligue 2, Stéphane
Dumont, l’entraîneur troyen, a fait le point sur les forces et les petites faiblesses du leader du championnat, avec l'idée de maintenir en alerte une équipe qui a toujours une bonne marge de progression.
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- Un point sur le groupe?
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« Il y a Alex Phliponeau qui s'est ré-entraîné normalement cette semaine, donc il a fait son retour dans les séances collectives. Et puis pendant la trêve, on en récupérera certainement...en tout cas après la trêve, Lucas
Maronnier et Renaud
Ripart. Ibra
Traoré prendra un tout petit peu plus de temps, c'est un peu plus long, mais voilà un petit peu les tenants et les aboutissants du groupe ».
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- Le retour d'Alex, qui était parti un peu pour être une caisse maîtresse, Momo
Diop a bien après le job en son absence, c'est un premier et un bon dilemme, ce retour?
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« Ouais, c'est un bon dilemme. Après Alex là, il a repris, mais comment dire... il n'est pas à 100%.
Donc on est vigilant, il y a une trêve derrière, donc il n'y a pas de précipitation. Et puis non, on est toujours satisfait d'avoir des joueurs performants au poste, d'avoir de la concurrence dans ce secteur, on en avait besoin aussi. Et donc du coup, non, non, c'est positif, c'est très positif ».
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- On a l'impression d'une certaine force tranquille qui se dégage du groupe, comment ressentez-vous les choses au quotidien ? Vous sentez-vous obligé, avec les victoires qui s'accumulent, de dire attention, de mettre un signal d'alerte, où il n'y a pas ce ressenti-là?
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« Un peu des deux, je pense qu'on a engrangé de la confiance, donc du coup, on a une forme de sérénité. Malgré tout, on est là avec le staff et même si on n'a pas trop besoin de le faire, on peut pouvoir un peu canaliser les choses, faire en sorte de faire comprendre ce qu'est le haut niveau et qu'aujourd'hui, c'est bien ce qu'on fait. Mais maintenant ce qui compte, c'est la suite, c'est toujours le lendemain et il faut continuer à se servir de ce qu'on vient de faire, notamment sur les derniers matchs, pour continuer à avancer et continuer à progresser, corriger des choses ou améliorer des choses qui nous permettront de s'octroyer encore plus de chances de gagner des matchs, notamment celui de demain. Mais non, on ne va pas au-delà de ça, sincèrement, on a la sensation.... enfin, en tout cas, on se projette pas, on avance. Maintenant, notre rôle, à nous et à moi en priorité, c'est de ne pas négliger ce qu'on fait de bien, parce que ça serait une erreur. Et je pense que c'est important de continuer à véhiculer le positif et de montrer aussi ce qu'on fait de bien, ça c'est une certitude. Mais maintenant, de montrer aussi les améliorations, de pointer du doigt certaines choses et de savoir que dans le foot, tout va très vite. Donc voilà, c'est cet équilibre-là qu'on essaye de mener et moi en priorité ».
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- Qu'est ce qui peut empêcher l'Estac de poursuivre cette série?
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« Il y a plein de choses. Il y a l'adversaire, tous les week-ends il y a un adversaire, il y a ce qu'est le foot, il y a les dynamiques... voilà, je pense que, encore une fois, c'est le danger. Je pense que je répète en conf tous les week-ends, de manière assez redondante parfois, mais toutes les équipes ont la possibilité de s'exprimer. Ce n'est pas qu'une façade, on le voit tous les week-ends et donc aujourd'hui, voilà, on est un tout petit peu mieux lotis que certainsau classement, mais ça ne veut pas dire grand-chose à l'heure où on parle. Nous, ce qu'on veut, c'est continuer à gagner des matchs et surtout continuer à avoir des performances qui nous permettent d'avoir des conséquences positives, et c'est vrai qu'en ce moment, on fait des bonnes choses ».
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- Pourtant, à chaque fois, en forme de presse d'après-match, vos confrères disent que le meilleur a gagné?
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« Ce qui est sûr, c'est que depuis le début de saison, on n'a pas volé de points et qu'à chaque fois qu'on a plutôt été performant, on a été récompensé et effectivement, on a été performant. Ce qu'on veut, c'est être difficile à jouer pour les autres, et quand on l'est et qu'on est capable d'avoir le don de soi, les valeurs qu'on véhicule chaque week-end, plus une qualité qu'on est capable de mettre offensivement... dans pas mal de domaines, ça devient intéressant. Mais il y a des équipes qui nous mettent en difficulté et il faut qu'on soit vigilant... il faut qu'on soit rigoureux et le championnat est très long, on le voit tous les week-ends. Donc aujourd'hui, ça paraît être de la langue de bois, mais ça ne l'est pas parce que je pense qu'on connaît les choses. Chaque chose en son temps. Aujourd'hui, c'est bien, mais ce qui compte, c'est le match de demain et rien de plus ».
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- Est-ce que c'est un challenge, quand même, de rester à cette première place avant la trève ?
« On n'en a pas beaucoup parlé, sincèrement, voire pas. Ce qui compte, c'est de continuer à s'octroyer le plus de chances de gagner le match de demain, en travaillant correctement, en étant exigeant au quotidien, en étant capable de continuer à améliorer tout ce qu'on fait de bien, à continuer à faire mieux, à garder ça, et puis de corriger certaines choses qui peuvent nous faire défaut par moment, on le voit notamment sur les derniers matchs, et c'est important parce qu'aujourd'hui, c'est vrai que nos matchs, en tout cas ces derniers temps, on est capable de s'octroyer trois points en faisant des performances où il y a toujours quelque chose qui nous rappelle à l'ordre malgré tout. Et je pense que c'est le meilleur signal, c'est de comprendre qu'on fait bien les choses, mais, et ce mais, c'est moi qui m'en occupe ».
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- Et cette petite piqûre de rappel, notamment, c'est les fin de match qui sont un petit peu plus compliquées quand il y a des changements ?
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« Pas que. Oui, parce que sur nos deux matchs à domicile, on mène 5-1 contre Guingamp, on mène 3-0 contre Annecy, et je ne pense pas que ce soit de la suffisance ou du relâchement, sincèrement, on analyse les choses. Je pense que dans certaines phases, quand on sort de ce qu'on fait sur un 11 de départ, je pense qu'on doit être capable de, nous, staff, de modifier un peu ça, parce que je pense qu'on ne correspond pas poste pour poste à ce qu'on fait, à des endroits spécifiques du terrain. Et ces derniers temps, on le fait parce que le score est plus large et qu'on offre du temps de jeu. Mais je pense que de ce côté-là, il faut qu'on évolue aussi, notamment tactiquement, sur des fins de match quand on a la chance de pouvoir mener. Et puis après, dans ce genre de match, vous savez, quand ils rentrent comme ça sur ces scores, ils n'ont qu'une envie de manière individuelle, et je pense que c'est logique, de vouloir accroître le score, de vouloir marquer, de vouloir briller. Alors que je pense que la première chose à faire, c'est de défendre son but, d'être porté par le collectif, des attitudes collectives. Et en fait, les récompenses viennent d'elles-mêmes. Et c'est là-dessus qu'on travaille ».
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- Vous parlez des prestations avec le mais, ce qui est presque rassurant, c'est qu'on ne sent pas forcément une équipe en surrégime, en état de grâce, à qui tout réussie, mais plutôt, comme si c'était un peu votre niveau moyen actuellement, et que ce qui est plutôt rassurant, c'est qu'il y a un peu de marge, dans la maîtrise qu'on voit dans le jeu?
« Oui, on fait des choses intéressantes, et on a la sensation qu'on peut s'améliorer dans certains domaines. Ça, c'est une certitude, et c'est quelque chose, vous l'avez dit, de super intéressant. Maintenant, il faut qu'on soit capable de le corriger à un moment donné, et en le corrigeant, de ne pas perdre ce qui fait notre force aussi. Et puis, il y a un adversaire, au fur et à mesure, qui nous connaît ou qui nous connaîtra un peu mieux, et donc forcément, tout ça fait que ça deviendra de plus en plus dur. Mais je pense que, nous, notre challenge, c'est de faire en sorte que, pour l'adversaire aussi, ça soit super dur ».
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- Vous êtes d'accord, du coup, quand on a dit, sur ce mois de septembre, ces victoires successives, c'était presque en jouant à un niveau moyen?
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« En tout cas, sur ce qu'on a produit, on a mérité ce qu'on a fait. Parfois, vous êtes capable d'avoir une série de victoires, et puis, quand vous les décortiquez bien, vous les avez faites à l'arrache, vous avez gagné un zéro sur un contre. Je pense que ça n'a pas été ça. Ça, c'est une certitude. Maintenant, ça ne sera pas toujours le cas non plus, et ça, il faut qu'on l'entende. Et du coup, oui, je pense qu'on a encore… C'est intéressant parce que je pense qu'on a encore des améliorations dans certains domaines, et je pense qu'on doit l'avoir aussi en termes de groupe, de manière plus diffus, de pouvoir être capable de faire ce qu'on fait, mais avec plus de joueurs qu'à onze ou douze.
Et je pense qu'en l'état, on ne peut pas le faire en faisant du copier-coller. Je pense que c'est le débat et la réflexion du moment, et je pense qu'en fonction des uns et des autres, il y a quelques modifications à faire, subtilités à trouver. Et encore une fois, ça, c'est notre job ».
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- Est-ce que dans l'avancée du projet de l'équipe, est-ce que vous aviez imaginé ça pendant la préparation, que si vite ça soit abouti d'une certaine manière?
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« En tout cas, depuis la saison dernière, même si le style est un tout petit peu différent, pour moi, il y a de la continuité, malgré tout, à ce qu'on faisait sur la deuxième partie de saison, voire même les matchs de fin de saison, quand vous regardez le dernier match d'Amiens... Même la défaite à Grenoble sur les deux derniers matchs, ce genre de maîtrise qu'on commençait à avoir, je pense qu'on est juste dans une forme de continuité, avec la venue de joueurs un peu différents. Et puis, des joueurs qui ont émergé, qui étaient là la saison dernière et qui prennent le relais. Si vous décortiquez bien, vous étiez là sur la phase de prépa, on a eu des matchs qui ressemblaient à ça aussi. Et après, score aidant, match d'ouverture aidant, a fait qu'en termes de confiance, on a été capable d'emmagasiner des choses. Et oui, forcément, c'est, je ne vais pas dire surprenant, mais c'est intéressant de voir ça. Maintenant, ce qui compte, c'est de pouvoir l'amener jusque très loin. Et je pense qu'en l'état, c'est difficile d'analyser ça. Et je pense qu'au cœur de ça, on va y amener des subtilités, des complémentarités. Et il y a d'autres joueurs qui vont venir émerger ».
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- Adrien
Monfray est en conférence ce presse. Ce qu'on peut constater, c'est que tous les joueurs qui se sont succédés à côté de lui ou devant lui sont bons... ce n'est pas un hasard?
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« Non, ce n'est jamais un hasard. C'est un joueur d'expérience qui connaît la catégorie ++, puisqu'il la maîtrise depuis de nombreuses saisons. C'est un joueur de qualité. Un joueur avec une qualité de relance supérieure à la catégorie, à la division. Capable de bien défendre aussi. Qui évolue encore. Par rapport à son début de saison l'année dernière, je trouve qu'il est bien mieux. Il est dans la continuité de ce que fait l'équipe aussi. Et oui, il amène de la sérénité, de la confiance.
Tout ce qu'il faut à des jeunes joueurs pour pouvoir émerger. Et forcément, ce n'est pas une coïncidence ».
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Est-ce qu'il y a une demande d'assumer un peu plus le rôle de capitaine ? A la fois parce qu'il a un an de plus au club et parce que des capitaines sans brassard aussi sont partis?
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« Oui, non... il l'assume de manière naturelle. Après, il y a plusieurs façons de mener ça. Ce n'est pas le plus grand des aboyeurs dans le vestiaire. Maintenant, il le joue à sa manière, avec beaucoup de sérénité. En fait, de manière similaire à ce qu'il est sur le terrain. Et après, il y en a d'autres qui prennent le relais qu'on ne voit pas forcément, qui sont plus subtils, qui sont capables d'aboyer au bon moment, qui diffusent des messages. Et il y en a d'autres, de part leur présence, qui sont importants là-dedans. Donc, dans ce rôle-là, il n'y a pas de souci. C'est un relais parfait pour moi et tout va bien ».
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- Est-ce que sur le plan athlétique, est-ce qu'il est ménagé de manière particulière ? Notamment au match du Paris FC, il est sorti à la mi-temps?
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« Oui, parce qu'il enchaîne, parce que l'âge, parce qu'on a joué trois matchs en six jours et qu'il a enchaîné les trois matchs. Et en plus, il avait eu quelques pépins la saison dernière qui l'avaient freiné sur trois, quatre semaines. Donc, du coup, oui, forcément, il n'y a pas de passe-droit. Ça, c'est une certitude pour personne. Mais par contre, oui, il y a des gestions particulières à avoir.
On ne peut pas gérer Adrien de la même manière qu'on gère Yvann
Titi ».