Re: [Divers] Estacqueries...
Posté : 08 déc. 2015, 09:10
Voici l'article de l'EST ECLAIR sur Pichery:
Estac / Philippe Pichery va passer la main
Rédaction en ligne
Président de l’association Estac depuis 2002, Philippe Pichery ne briguera pas un nouveau mandat lors de la prochaine assemblée générale, le 15 décembre prochain. Une décision prise en début d’année, lorsque le club baignait dans l’euphorie.
Le soir du sacre, le temps de l’insouciance à l’Estac, et pourtant, Philippe Pichery (3 e à gauche) avait déjà pris sa décision. J. Bruley
De Montbéliard à Troyes
« Je suis arrivé dans l’Aube en 1991. Je venais de Montbéliard, c’est Philippe Adnot qui m’a recruté pour être directeur général adjoint des services du conseil général. Je connaissais bien le président du club troyen de l’époque, Michel Santier, pour l’avoir côtoyé à l’école d’ingénieur. C’est comme ça que je suis entré au conseil d’administration du club. Philippe Adnot, qui n’y voyait aucune incompatibilité, a validé. L’ATAC était en pleine période de mutation, et moi, j’ai mis ça en musique, la SAOS, la SASP… Quand les deux entités ont été créées, j’ai rejoint l’association comme vice-président. C’est en 2002 que j’ai succédé à la présidence à Angel Masoni, quelques mois après l’inauguration du centre de formation. »
L’importance de l’association
« À Troyes, on a fait le choix d’avoir deux entités qui respectent un équilibre. Contrairement à d’autres clubs, l’association n’est pas une coquille vide. L’Estac B et le centre de formation, c’est là qu’est concentré l’avenir économique du club. Une ville comme Troyes qui figure dans le top 20 des centres de formation en France, c’est une anomalie positive. À l’instar de villes comme Guingamp, Sochaux, Auxerre, rien ne nous prédispose à figurer parmi l’élite. Si on y arrive, c’est grâce au travail de formation. Pour 1€ investi, si on travaille bien, on gagne 2 à 2,5€. Alors que les pros ne vivent que pour le prochain match, nous cultivons la patience. Nous sommes aussi les garants de l’éthique du club. Mon rôle a été de préparer l’avenir sur un, deux ou trois ans. Aujourd’hui, nous fonctionnons avec un budget annuel de 2,5 M€, c’est le plus bas des centres de formation de catégorie 1A Elite. »
Une vitrine et bien plus encore
« Être président de l’association, c’est une lourde responsabilité. Le club, c’est une centaine de salariés, et ça va bien au-delà. L’Estac fait partie du patrimoine local, sans compter les investissements qui ont été faits. »
2004, une année charnière
« Pendant deux ans, j’ai pris cette fonction de manière légère. Mais en 2004, le club a failli disparaître, et je n’ai plus jamais vu les choses de la même façon. Je ressens plus de pression depuis cette épreuve. J’en ai passé des nuits blanches. Mais vous savez, le sauveur du club, ce n’est pas moi. Seul, je ne voyais pas la solution, le vrai sauveur, c’est Philippe Adnot. Il a fait preuve d’une vision de l’avenir exceptionnelle en proposant de racheter les terrains du Moulinet. Maintenant, je peux le dire, si en 2004, la section pro n’était pas repartie, j’aurais quitté mes fonctions. »
Pourquoi ce timing
« Comprenez bien que je ne démissionne pas. Mon départ ne doit pas être perçu comme une dissension. Évidemment, le timing serait meilleur si on était à la place d’Angers ou de Caen en Ligue 1, mais le rythme des choses est ainsi fait. Ma décision, je l’ai prise quand c’était l’euphorie au club, en début d’année. Personne ne le savait, peut-être aurais-je dû le faire savoir à ce moment-là. Ç’aurait été moins sujet à interprétation… Il se trouve que je suis « renouvelable » tous les trois ans comme les quinze membres de l’association. Et pour des raisons de disponibilité, j’ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat. Je ne réside plus sur Troyes mais près de Besançon. Je n’ai plus la disponibilité pour occuper correctement ma fonction de président. Je suis chargé de redresser l’ADMR en Alsace, ça me prend du temps. Et j’ai aussi besoin et envie de passer plus de temps auprès de mes parents et de ma belle-mère. D’ici à un an, je serai moins pris et je peux le dire maintenant, je n’abandonne pas l’Aube. Je suis toujours l’assistant parlementaire de Philippe Adnot. Et je n’exclus pas de m’investir plus tard dans d’autres domaines à Troyes. Pour l’instant, je reste adhérent de l’association Estac, je reste investi. Le club va mettre en place une nouvelle structure appelée « Estac formation » dont je prendrai la présidence l’année prochaine. »
Son successeur
« Évidemment, le conseil élira son président, ce sera Philippe Coudrot, qui est au club depuis 1986. Il sera plus investi que je ne peux l’être aujourd’hui et, en ce sens, c’est un renforcement. »
Sous le signe de l’émotion
« J’ai connu avec l’association quelques-unes des plus belles émotions de ma vie, comme la première montée de l’Estac en L1, la première apparition de Blaise Matuidi en équipe de France. »
Mieux vivre ensemble
« Les liens qui devraient exister entre l’association et la section professionnelle ne sont pas aussi efficaces qu’ils devraient l’être. Il y a des problèmes d’hommes, chacun étant dans sa problématique. Si j’avais été plus présent à Troyes, ça se serait passé différemment. Quand chacun vit sa vie de son côté, à un moment, on passe à côté de quelque chose. J’entends parfois dire que c’est parce qu’on est sur deux sites séparés. Mais ce sont les rapports recherchés qui sont les plus fructueux. Je pense qu’on aurait pu mieux valoriser le travail de formation. Bien sûr, il y a les joueurs qui sortent du lot comme Matuidi, Sidibé ou Jean qui ont déjà sauvé le club. À l’avenir, Bernardoni et Cabot assureront à leur tour la pérennité de l’Estac. Il y en a d’autres qui ont besoin de plus de temps pour franchir un cap. Avec ceux-là, on n’est pas assez patients. Je sais que l’entraîneur pro doit bâtir une équipe de suite, mais il doit aussi faire des efforts car au centre, il y a des éducateurs exceptionnels. »
Christophe Mallet
Estac / Philippe Pichery va passer la main
Rédaction en ligne
Président de l’association Estac depuis 2002, Philippe Pichery ne briguera pas un nouveau mandat lors de la prochaine assemblée générale, le 15 décembre prochain. Une décision prise en début d’année, lorsque le club baignait dans l’euphorie.
Le soir du sacre, le temps de l’insouciance à l’Estac, et pourtant, Philippe Pichery (3 e à gauche) avait déjà pris sa décision. J. Bruley
De Montbéliard à Troyes
« Je suis arrivé dans l’Aube en 1991. Je venais de Montbéliard, c’est Philippe Adnot qui m’a recruté pour être directeur général adjoint des services du conseil général. Je connaissais bien le président du club troyen de l’époque, Michel Santier, pour l’avoir côtoyé à l’école d’ingénieur. C’est comme ça que je suis entré au conseil d’administration du club. Philippe Adnot, qui n’y voyait aucune incompatibilité, a validé. L’ATAC était en pleine période de mutation, et moi, j’ai mis ça en musique, la SAOS, la SASP… Quand les deux entités ont été créées, j’ai rejoint l’association comme vice-président. C’est en 2002 que j’ai succédé à la présidence à Angel Masoni, quelques mois après l’inauguration du centre de formation. »
L’importance de l’association
« À Troyes, on a fait le choix d’avoir deux entités qui respectent un équilibre. Contrairement à d’autres clubs, l’association n’est pas une coquille vide. L’Estac B et le centre de formation, c’est là qu’est concentré l’avenir économique du club. Une ville comme Troyes qui figure dans le top 20 des centres de formation en France, c’est une anomalie positive. À l’instar de villes comme Guingamp, Sochaux, Auxerre, rien ne nous prédispose à figurer parmi l’élite. Si on y arrive, c’est grâce au travail de formation. Pour 1€ investi, si on travaille bien, on gagne 2 à 2,5€. Alors que les pros ne vivent que pour le prochain match, nous cultivons la patience. Nous sommes aussi les garants de l’éthique du club. Mon rôle a été de préparer l’avenir sur un, deux ou trois ans. Aujourd’hui, nous fonctionnons avec un budget annuel de 2,5 M€, c’est le plus bas des centres de formation de catégorie 1A Elite. »
Une vitrine et bien plus encore
« Être président de l’association, c’est une lourde responsabilité. Le club, c’est une centaine de salariés, et ça va bien au-delà. L’Estac fait partie du patrimoine local, sans compter les investissements qui ont été faits. »
2004, une année charnière
« Pendant deux ans, j’ai pris cette fonction de manière légère. Mais en 2004, le club a failli disparaître, et je n’ai plus jamais vu les choses de la même façon. Je ressens plus de pression depuis cette épreuve. J’en ai passé des nuits blanches. Mais vous savez, le sauveur du club, ce n’est pas moi. Seul, je ne voyais pas la solution, le vrai sauveur, c’est Philippe Adnot. Il a fait preuve d’une vision de l’avenir exceptionnelle en proposant de racheter les terrains du Moulinet. Maintenant, je peux le dire, si en 2004, la section pro n’était pas repartie, j’aurais quitté mes fonctions. »
Pourquoi ce timing
« Comprenez bien que je ne démissionne pas. Mon départ ne doit pas être perçu comme une dissension. Évidemment, le timing serait meilleur si on était à la place d’Angers ou de Caen en Ligue 1, mais le rythme des choses est ainsi fait. Ma décision, je l’ai prise quand c’était l’euphorie au club, en début d’année. Personne ne le savait, peut-être aurais-je dû le faire savoir à ce moment-là. Ç’aurait été moins sujet à interprétation… Il se trouve que je suis « renouvelable » tous les trois ans comme les quinze membres de l’association. Et pour des raisons de disponibilité, j’ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat. Je ne réside plus sur Troyes mais près de Besançon. Je n’ai plus la disponibilité pour occuper correctement ma fonction de président. Je suis chargé de redresser l’ADMR en Alsace, ça me prend du temps. Et j’ai aussi besoin et envie de passer plus de temps auprès de mes parents et de ma belle-mère. D’ici à un an, je serai moins pris et je peux le dire maintenant, je n’abandonne pas l’Aube. Je suis toujours l’assistant parlementaire de Philippe Adnot. Et je n’exclus pas de m’investir plus tard dans d’autres domaines à Troyes. Pour l’instant, je reste adhérent de l’association Estac, je reste investi. Le club va mettre en place une nouvelle structure appelée « Estac formation » dont je prendrai la présidence l’année prochaine. »
Son successeur
« Évidemment, le conseil élira son président, ce sera Philippe Coudrot, qui est au club depuis 1986. Il sera plus investi que je ne peux l’être aujourd’hui et, en ce sens, c’est un renforcement. »
Sous le signe de l’émotion
« J’ai connu avec l’association quelques-unes des plus belles émotions de ma vie, comme la première montée de l’Estac en L1, la première apparition de Blaise Matuidi en équipe de France. »
Mieux vivre ensemble
« Les liens qui devraient exister entre l’association et la section professionnelle ne sont pas aussi efficaces qu’ils devraient l’être. Il y a des problèmes d’hommes, chacun étant dans sa problématique. Si j’avais été plus présent à Troyes, ça se serait passé différemment. Quand chacun vit sa vie de son côté, à un moment, on passe à côté de quelque chose. J’entends parfois dire que c’est parce qu’on est sur deux sites séparés. Mais ce sont les rapports recherchés qui sont les plus fructueux. Je pense qu’on aurait pu mieux valoriser le travail de formation. Bien sûr, il y a les joueurs qui sortent du lot comme Matuidi, Sidibé ou Jean qui ont déjà sauvé le club. À l’avenir, Bernardoni et Cabot assureront à leur tour la pérennité de l’Estac. Il y en a d’autres qui ont besoin de plus de temps pour franchir un cap. Avec ceux-là, on n’est pas assez patients. Je sais que l’entraîneur pro doit bâtir une équipe de suite, mais il doit aussi faire des efforts car au centre, il y a des éducateurs exceptionnels. »
Christophe Mallet