
Cet après-midi, Stéphane
Dumont s'est présenté à la presse pour faire le point sur la venue d'Amiens, 9ème, demain au stade de l'Aube lors de la 12ème journée de Ligue 2. L'Estac espère bien poursuivre sa série positive et son petit bonhomme de chemin, pour le moment bien mené dans ce championnat
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- Bonjour Stéphane, on commence par la nouvelle du groupe.
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« Les nouvelles... Il n'y a pas forcément d'évolution. Il y a Alex Phliponeau qui est toujours sur un travail aménagé. Depuis un petit moment. Depuis le match de Bastia. Il est aménagé. Mais ce n'est pas encore assez pour pouvoir prétendre à plus. Et puis de l'autre côté, on a le retour de Martin
Adeline de suspension. Sinon, c'est les mêmes. Nicolas est opéré sur la première semaine de novembre. La durée d'indisponibilité, on ne la connaît pas exactement. Elle va durer dans le temps. Je l'ai dit la semaine dernière, c'est un mauvais moment pour lui, pour nous. Mais une nouvelle fois, on doit être capable d'y faire face ».
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- Un autre gardien doit il être recruté ?
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« Non, j'ai répondu à la question en amont du match de Reims. Pour l'instant, il n'y a pas de débat de ce côté-là. En tout cas, on est plus axé sur nos matchs à jouer. Hillel
Konaté répond présent. De ce point de vue-là, il n'y a rien de particulier »
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- On est sur des matchs à gros impacts physiques. L'accent est mis sur la récupération ?
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« Oui, exactement. On a des matchs plus ou moins rapprochés. Forcément, dans ces moments-là, on est axé sur la récup, sur le travail en vidéo plus que sur le terrain par séquence. En tout cas, avec ceux qui ont un peu plus joué. Il faut être capable de se régénérer, d'avoir de la fraîcheur. Mais en même temps, je sens mon groupe de ce point de vue-là plutôt au point. On l'a encore vu ce vendredi. On fait les choses de manière assez simple ».
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Tu parles de l'état de fraîcheur. Vous faites des points comme ça régulièrement pour évaluer un petit peu, notamment sur les joueurs d'un certain âge... Il faut arriver à gérer ?
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« Oui, exactement. Mais là, on n'a pas le rythme du Barça non plus. On joue une fois par semaine.
Là, c'est un peu plus rapproché, oui. Mais on a eu une trêve il n'y a pas si longtemps que ça. Il y a toujours l'éternel débat de ce genre de match. Mais je considère qu'aujourd'hui, on doit être capable de pouvoir enchaîner. Après, forcément qu'à l'intérieur du groupe, il y a des spécificités à avoir en fonction des profils. Adrien
Monfray ne peut pas être géré comme un jeune de 19 ans ou l'inverse. Ça paraît être une évidence. Mais par contre, tout le monde est sur le même pied d'égalité. Il y a une réflexion au jour le jour, notamment quand il y a des matchs un peu plus rapprochés. Mais je veux dire, ce n'est pas lié qu'à nous. C'est lié à tous les clubs et à tous les staffs. Mais de ce point de vue-là, je trouve qu'on est plutôt cohérents. Il faut qu'on continue là-dessus ».
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Tu n'est pas un adepte du turn over ?
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« Je ne sais pas ce que ça veut dire si c'est changé 6 ou 7 joueurs chaque match. Non, ça c'est sûr que non. Je considère qu'on est bien plus forts quand on a une forme de repère, de routine, en tout cas de dynamique et d'être capable de changer par bribes. Voilà. Au compte-goutte, en fonction du ressenti, en fonction des aléas. Ce que je veux, c'est continuer à installer ce qu'on fait de bien. Chaque joueur a la possibilité de s'exprimer. On le voit depuis le début de saison, en tout cas dans la majeure partie de l'effectif. Après, non, on n'est pas sur un rythme de jouer tous les 3 jours, chaque semaine. Ce qu'on fait depuis le début de saison, on le fait plutôt bien. Donc Il n'y a pas de raison ».
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- Les petits ajustements ponctuels et de circonstances, avec
Konaté, la suspension de Martin, on voit que ça n'altère pas la qualité du jeu ?
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« Non, pas du tout. C'est exactement ça. Je pense qu'on construit notre saison aussi là-dessus. Je pense qu'aujourd'hui, on le fait au compte-goutte. Peut-être qu'à un moment donné dans la saison, on arrivera à plus, mais ça se construit. Ça demande à ce que des joueurs soient capables de rentrer un peu plus souvent dans le cœur de cette équipe et pas tout en même temps. J'ai des joueurs qui sont capables d'être bons de la première à la dernière minute, voire même être meilleurs dans le dernier quart d'heure que sur l'entame de par leur profil, de par leur profil de volume, de diesel. Et il y a aussi ma façon de fonctionner. On continue comme ça ».
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- C'est aussi une façon de marquer la qualité du travail qui est faite en termes athlétiques. Pour arriver à surmonter une première tranche de match. Les joueurs qui arrivent, ses spécificités...
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« Tout le monde a joué. Il y a eu Lucas
Maronnier , il y a eu Yvann
Titi, il y a eu Momo
Diop, il y a eu Alex Phliponeau, il y a eu Mouna El Idrissi, il y a eu Tophi
Bentayeb qui est arriv » en retard, en tout cas un peu plus tard. Il y a eu Mathis
Detourbet au départ, il y a eu Jaurès
Assoumou, Merwann
Ifnaoui qui n'a pas démarré la saison, il a enchaîné. Je n'ai pas la sensation qu'il y ait des mecs qui ont fait 15 matchs tous les trois jours depuis le début de saison. Il faut être capable de gérer ça, mais je trouve qu'on le fait plutôt bien ».
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- La façon dont l'équipe a réagi face à Reims, ça a eu aussi beaucoup d'impact, à l'image des deux équipes précédentes que l'Estac a rencontré. C'est le bon exemple de ce qu'il faut faire. Finalement, il a manqué que les buts ?
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« Oui, il a manqué les buts. C'est sûr qu'en termes d'efficacité sur ce match-là, notamment sur un plan purement offensif, il nous en a manqué un bout. Parce qu'on les a eu pour pouvoir passer devant. Après, oui, dans l'ensemble on a construit ça, mais ça avait été le cas malgré tout.... contre Bastia, au-delà de l'entame moyenne, dans ce domaine-là, on avait eu du répondant aussi. On en a eu aussi sur ce match-là. Peut-être qu'il nous a manqué la faculté de reprendre un tout petit peu plus de temps dans les 30 derniers mètres adverses. Peut-être avoir un peu moins de précipitation par séquence pour pouvoir installer quelque chose de plus prononcé, de plus fort. Et puis peut-être aussi dans ce genre de match, d'être capable d'aller décanter sur un coup de pied arrêté, de sorte d'ouvrir un peu et de se créer des espaces. Mais dans l'ensemble, c'était un bon match. Un bon match de Ligue 2, de part et d'autre. Pour ne parler que de mon équipe, j'ai trouvé que c'était un bon match de notre part, et surtout plus le temps passait, plus on sentait qu'on avait de l'emprise. Et ça, c'était intéressant. Maintenant, c'était l'histoire de ce match-là. Et on est de retour ici. Il faut continuer à avancer, à faire mieux ».
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- En attendant, vous surfez sur une série d'invincibilité, à la maison aussi. Dans quel état d'esprit tu es ? Dans quel état d'esprit est le groupe ? Est-ce qu'on se sent un petit peu invincible ? Plus on avance comme ça, vous ne marchez pas sur le championnat, mais vous le dominez quand même ?
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« On se sent en confiance. On est bien. D'ailleurs, on ne ferait pas tout ça si on ne sentait pas qu'on était capable. Aujourd'hui, le match de vendredi est un vrai révélateur dans la façon d'aller là-bas avec une forme de sérénité, avec une forme de choses très positives. Même quand les choses sont un peu plus difficiles, on l'accepte, on les surmonte sans s'affoler, et on reprend ce qui nous caractérise. On est juste focus là-dedans. Depuis le début, on est focus simplement sur le match d'avant. Qu'est-ce qu'on a bien fait ? Il faut être capable de le reproduire en mieux. Qu'est-ce qu'on a un peu moins bien fait ? Il faut le corriger. C'est ces deux aspects qu'on essaye d'emboîter match après match. Et des choses qu'on a bien faites depuis le début de saison, il y en a quand même pas mal, et on essaye de les reproduire. Et c'est dur, parce que je pense que c'est le plus dur. Et puis d'aller corriger les détails, les choses qui font un coup... Il y a des moments où on a eu 6 occasions, 7 occasions, on en a mis 5. Là, on en a 3-4 franches, on sort à 0-0. Je pense qu'il n'y a pas de vérité, si ce n'est de continuer à vouloir faire mieux individuellement et collectivement. Franchement, c'est le leitmotiv de l'équipe. Elle ne s'assoit pas simplement sur ce qu'elle a bien fait, mais elle veut toujours aller plus loin, chercher à faire mieux. Et c'est ce qu'on va tâcher de faire demain, parce que l'objectif, c'est de prendre les 3 points demain, et de faire mieux que l'entame qu'on a fait contre Bastia il y a 15 jours ici, pour installer autre chose, et aussi construire notre match. Je pense qu'à domicile, il faut qu'on soit capable aussi d'avoir une construction de match, d'avoir des entames qui correspondent à ce qu'on veut, dignes de ce nom, mais qui nous permettent aussi d'installer des choses jusqu'à la fin du match, parce que parfois, la solution ne vient pas de suite, et on doit être capable de la favoriser, même dans le dernier quart d'heure. Et c'est tout ça qu'on essaye de travailler, en tout cas, sur lequel on essaye d'avancer. On sait qu'on a un adversaire de qualité demain, qui vient de gagner 2 matchs d'affilé. Une nouvelle fois, un adversaire compliqué ici, mais il faudra faire parler toutes nos forces, avec l'objectif de prendre 3 points ».
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- Tu t'attends à quel type d'opposition ? « Une opposition dans le style d'Amiens, c'est-à-dire une équipe de qualité, assez joueuse, mais qui défend aussi correctement sur un bloc médian qui est plutôt dense, qui est capable d'avoir des transitions avec des joueurs assez rapides sur le front de l'attaque. Une équipe qui, malgré tout, vient de gagner 2 fois d'affilé, qui est assez intéressante. Mais, depuis le début de saison, on en a eu 6, des adversaires. Et à chaque fois, on a fait en sorte de se concentrer sur nous-mêmes. Et ça sera encore le cas demain, pour pouvoir aller chercher une nouvelle fois une victoire ».
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- Tu parlais de Martin, il postule à une place de titulaire, il va revenir dans le 11 de départ ?
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« Ça, je ne vous le dirai pas aujourd'hui, mais il postule, oui, comme tout le monde. Aujourd'hui, Martin, c'est un élément majeur de l'équipe, donc forcément, de manière naturelle, il postule au 11 de départ » .
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- Contre Reims, il y a Mathys qui jouaient plus bas, est-ce que c'était un choix contraint par les blessés, par les absents, ou on peut être amené à le revoir ?
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« Non, on peut être amené à le revoir, c'est une certitude. On l'avait évoqué avec Mathys, je pense qu'à terme, il a plus le cœur du jeu que le long de ligne à sa portée, c'est une certitude. Après, l'absence de Martin, cumulée à la gestion compliquée d'Alex ces derniers temps, a fait qu'on a pris cette option-là, parce qu'on sentait que dans l'état d'esprit, déjà, c'était très bien, sa qualité de travail est très bonne, et qu'on est certain qu'il est capable d'amener énormément de choses à l'équipe dans ce registre-là. Donc c'est une vraie alternative. Et dans l'idée de continuer à renforcer le groupe, touche par touche, poste par poste, c'est une vraie option. On l'a vu, il a été capable sur son registre à lui, parce que ce que je ne veux pas de copier-coller, parce que c'est impossible de faire le copier-coller de Martin, et Mouna n'est pas le copier-coller de Tawfik, et donc il faut qu'on soit capable d'ajuster des choses. Mais c'est une nouvelle alternative qu'on s'offre pour lui, comme pour l'équipe. Et ça, c'est hyper intéressant »
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- Est-ce que tu sens un comportement différent des adversaires, vis-à-vis du nouveau statut de l'Estac ? Vous êtes leader, un solide leader, il y a beaucoup d'éloges justifiés ?
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« Oui, mais je n'ai pas ce sentiment. Peut-être que je ne suis pas assez lucide sur le regard de l'autre pour pouvoir avoir cette analyse-là, mais Reims a joué son match comme il le fait d'habitude, en tout cas, je ne pense pas qu'ils soient préoccupés de nous. Bastia est venu avec des intentions qu'ils ont d'habitude. Annecy, quand ils sont venus, il y a un petit moment... Le Mans, on voit bien.... Reims qui joue comme... Non, je n'ai pas cette sensation-là. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les résultats. Je pense que tout le monde peut exister, tout le monde a la capacité d'exister dans ce championnat. L'idée d'adaptation est intéressante, mais quand on se concentre sur soi-même et qu'on est capable de véhiculer son identité, c'est quand même bien mieux. Et je ne ressens pas ça ».
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- Peut-être sur les entames?
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« Non, je pense que c'est nous qui avons favorisé... Vous parlez de l'adversaire ? ( oui). Non, pour suivre tous les matchs, pour regarder tous les matchs, c'est des choses qu'ils font naturellement. Je pense que ce jour-là ( Bastia), on a mal géré certaines choses qui ont contribué à renforcer les autres. Et ça n'enlève pas la faculté à l'adversaire d'avoir bien fait les choses. Non, je pense que ce jour-là, c'était plus lié à nous, qui nous sommes fragilisés sur des pertes basses qu'on avait un peu moins et qui a renforcé la capacité de vitesse et de projection de ce genre d'équipe. Et ce qui est sûr, c'est qu'il faut corriger ça. On l'a corrigé à Reims et il faudra qu'on soit capable d'être plus juste dans ce registre-là, notamment demain. Mais en tout cas, je ne ressens pas ça ».
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- Plus globalement, même si on sait que vous êtes focus sur vos résultats, sur le score, est-ce que le fait d'être premier engendre une forme de pression ?
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« Pas du tout. En tout cas, une nouvelle fois, je parle au nom de l'équipe et de ce que je ressens. Non, pas du tout. Aujourd'hui, le classement, il est ce qu'il est. C'est toujours très intéressant d'être là-haut. On est au tiers du championnat, on a fait 11 matchs. On a simplement envie de continuer à explorer le mieux de ce qu'on peut faire. Ce qui est hyper intéressant avec cette équipe, et là, j'ai un regard plutôt lucide et objectif, c'est que je pense sincèrement qu'on a encore une marge sur ce qu'on produit chaque week-end. On fait des choses intéressantes, mais chaque week-end, on sort du match en se disant qu'il y avait ça à mieux gérer, qu'il y avait ça peut-être à mieux faire de ma part, de la part du staff, de la part de l'équipe. Et ça, malgré tout, quand on a cette remise en question-là, notamment les joueurs, c'est hyper intéressant, parce qu'on va chercher d'autres choses. Donc non, le classement, il est ce qu'il est. Aujourd'hui, vous voyez, les points sont serrés. Ce qui m'intéresse, c'est plutôt la dynamique. Là, dans la période, on vient d'enchaîner deux matchs sans prendre de but, en marquant moins que ce qu'on faisait juste un peu avant la trêve. Et pourtant, on avance quand même. Ça veut dire qu'on est capable d'aller chercher plusieurs choses en occultant totalement le classement. »