La dernière journée du mercato a été interminable. La liste des arrivées s’est allongée de quatre noms (les défenseurs Erik Palmer-Brown et Philippe Sandler, le milieu de terrain Patrick Roberts, l’attaquant Gerson Rodirgues), comme le club l’avait envisagé. Si l’arrivée du défenseur américain a été confirmée en début d’après-midi, l’Estac a fini son marché entre 23 h 30 et 23 h... 58, dans la précipitation. Et ce mercredi matin, elle annonçait un autre prêt avec option d’achat pour l’international luxembourgeois Gerson Rodrigues. Dans l’autre sens, le prometteur attaquant ukrainien Mykola Kukharevych vers la Jupiler League.
Le pedigree des recrues est intéressant, mais il n’offre certitude sportive. À l’issue de ces quatre transactions, l’effectif s’est densifié. On verra, sur la durée, s’il s’est bonifié. Comme quoi, on peut avoir les moyens financiers pour recruter, et ne pas réussir à assouvir ses envies. Il faudra tirer les enseignements des échecs de certaines négociations, s’interroger sur le manque d’attractivité d’un club comme Troyes, et y remédier.
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La passerelle avec City a bien fonctionné
On ne sera affirmatif sur rien. Les joueurs arrivés tardivement peuvent se révéler de belles surprises. Laurent Batlles souhaitait des joueurs ayant l’expérience de la Ligue 1, des profils similaires à ceux de Renaud
Ripart, Mama
Baldé et Xavier
Chavalerin. Le casting final, c’est sûr, n’est pas en adéquation avec ses attentes.
L’Estac a semblé plutôt se rabattre sur des « seconds choix » après que plusieurs portes se sont refermées. Des transferts avaient déjà capoté (les défenseurs Gerzino Nyamsi et Simon Deli). Des volte-face dont le mercato est coutumier.
Mardi, sans connaître les dessous de toutes les négociations, l’Estac a essuyé des refus (notamment ceux de l’attaquant de Fenerbahçe, Ali Mbwana Samatta qui a choisi Antwerp en Belgique et de Stéphane Bahoken resté à Angers), a dû changer son fusil d’épaule, et s’en remettre, dans l’urgence, à la passerelle City Group.
À la rescousse, Manchester City a prêté trois joueurs ! Erik Palmer-Brown, un défenseur de 24 ans, qui devra apprivoiser la Ligue 1 après des expériences en Belgique, aux Pays-Bas et en Autriche. Au milieu de terrain, l’Anglais Patrick Roberts, acheté par le club des Citizens en 2015, fait, lui aussi l’objet d’un prêt. Un espoir du football anglais qui, après deux saisons très prometteuses au Celtic (17 buts en 60 matches), a empilé les prêts en Espagne et en Angleterre. Et, à 23 h 58, rebondissement et troisième prêt : celui d’un autre défenseur central : le Néerlandais Philippe Sandler, formé à l’Ajax. Prometteur lui aussi, mais très souvent blessé (genou) ces derniers mois, avec toutes les incertitudes que cela comporte.
Enfin, ce mercredi matin, le promu a officialisé le prêt avec option d’achat du « globe-trotter » Gerson Rodirgues (26 ans). L’attaquant international luxembourgeois possède une belle carte de visite et a souvent flambé partout où il est passé... avant de s’éteindre.
La pancarte du promu qui monte et qui descend
Le goût d’inachevé que laisse cette dernière journée de mercato ne doit pas faire oublier les efforts financiers consentis par le nouveau propriétaire cet été. Près de 20M€ ont été injectés dans les transferts. 8M € (Metinho, Biancone) avec la volonté assumée de faire du trading. Le restant de la somme dédiée aux transferts répond à une volonté de bâtir un effectif compétitif en Ligue 1 :
Ripart (3,5 M €), Kouamé (2,5 M €),
Baldé (3,5 M €) et
Chavalerin (montant du transfert non communiqué). Dans le même ordre d’idées, le curseur de la masse salariale a grimpé en flèche.
Cette politique, qui n’aurait jamais été possible dans un passé très récent, a permis d’attirer dans l’Aube un champion du monde de la dimension d’Adil Rami, sans que l’on sache encore si le défenseur de 35 ans aura les capacités physiques pour rebondir et tirer l équipe vers le haut.
L’Estac, sous pavillon City Group, a bien changé d’ère, mais elle garde la pancarte d’un promu qui monte… et qui descend.
L’effectif troyen reste celui d’un club en lutte pour le maintien. Des tauliers de Ligue 2 en découverte de la Ligue 1, et trois recrues (
Ripart,
Baldé,
Chavalerin) pour encadrer des jeunes à potentiel (Kaboré, Biancone). L’Estac a aussi tenté quelques paris : relancer des joueurs en manque de temps de jeu (Koné,
Larouci) et d’autres, barrés à Manchester City, miser sur l’état revanchard d’un Adil Rami.
Avec 33 joueurs ce jeudi matin dans l’effectif, Laurent Batlles va devoir faire des choix pour rebâtir. Le chantier est grand. Ceux qui n’ont pas trouvé une porte de sortie vont trouver le temps long… Le club troyen a tenté Valère Germain, l’ancien Marseillais. Le Camerounais du SCO Angers, Stéphane Bahoken ne s’est pas laissé séduire par le projet troyen. Yoann Touzghar reste, jusqu’au prochain mercato de cet hiver, le fer de lance de l’Estac, épaulé par la recrue Gerson Rodrigues, Mama
Baldé et Renaud
Ripart lorsque l’ancien Nîmois pourra évoluer à son vrai poste