Publié sur le journal l'Union le dimanche 13 février 2011
TROYES 3 - REIMS 2
Le Stade de Reims à côté de la plaque
Du somnifère dans le champagne ? Trop flemmards, les Rémois sont passés à côté du derby champenois. Une 10ème défaite qui stoppe un bel élan et les replace face à une inquiétante réalité.
Un pas en avant, un pas en arrière. Un jour avec, un jour sans. Un sourire, une grimace. Qu'il est difficile de cerner ce Stade à double facette, capable de séduire la France en faisant chuter le grand Rennes sur sa pelouse, et attrister ses supporters lors d'un derby pris par-dessus la jambe.
Hier, sous un soleil d'automne, les Stadistes ont galvaudé la notion de derby en rendant une très pâle copie de leur face à face avec leurs voisins troyens. Quand Jean-Marc Furlan, le coach aubois, évoque des matches au couteau, âpres, indécis, en parlant de derbies, c'est qu'il reconnaît implicitement le manque d'enthousiasme de Rémois étonnamment absents des débats.
Une longue sieste
Apathiques, amorphes, inertes, faiblards les Rémois, vite dévolus à un rôle de faire-valoir, ont été contraints de subir le jeu rapide et technique de leurs hôtes. Alexandre Barbier et ses partenaires ont traversé la première mi-temps comme des zombies. La tête ailleurs, les jambes lourdes, peu inspirés, dominés en vitesse et, plus surprenant, dans l'engagement, les Stadistes se créaient une seule et unique occasion durant la première période, lorsque Biancalani décochait un tir du bout du pied, qui fit briller un Blondel au chômage technique.
La sieste se prolongeait après la pause, alors même qu'un coup de gueule présidentiel dans l'intimité du vestiaire et un double changement de joueurs devaient réveiller les consciences au sein d'une troupe méconnaissable mais toujours menacée par la relégation.Profitant de l'aubaine, l'équipe de Furlan appuyait là où ça faisait mal.
Mur d'indifférence
À l'heure de jeu, le derby était plié. Même si trois buts allaient être encore marqués, l'Estac devenait la première équipe à battre Reims deux fois cette saison. Mauvais signe ?
La réaction tardive des Stadistes, favorisée par un relâchement légitime de leurs adversaires, faisait naître quelques regrets vite évacués. Car le Stade de Reims d'hier, ne méritait pas de ramener le moindre point de son plus court déplacement de l'année.
« Quand on entre mal dans un match, on a du mal à s'en sortir », a admis Julien Toudic, auteur de son troisième doublé de la saison (11 buts). Les quelques bonnes intentions du Caennais se sont heurtées à un mur d'indifférence.
« Rien n'a marché, expliquait pour sa part un Thomas Gamiette quasi invisible, nous avons été dominés dans tous les domaines. Il faudra vite se ressaisir ».
« Quoi qu'il arrivait ici, il nous fallait quand même battre Vannes chez nous vendredi prochain », précisait encore Toudic.
Si Metz bat Ajaccio demain soir, Reims retombera pour la treizième fois cette saison dans la zone des relégables. Ses exploits en Coupe de France n'ont en rien modifié son destin de promu menacé de rétrogradation. Mais quand la réalité saute aux yeux, ça donne le bourdon.
Gérard KANCEL
Voila j'ai ajouté l'article de l'Union sur la rencontre, je pense qu'il refletera mieux la rencontre que la vidéo de la LFP
