Re: [Entraîneur] Bruno Irles >> juin 2023
Posté : 20 août 2022, 22:48
Bruno Irles est-il encore l’homme de la situation ?
Les risques pris par l’entraîneur troyen dans sa composition d’équipe à Lyon n’ont pas été suivis d’effets. Après ce nouveau lourd revers, bien qu’il prétende ne pas être dans l’impasse, Bruno Irles est en sursis.
L’étau se resserre autour de Bruno Irles qui espère que la fin du mercato et l’émergence de nouveaux profils vont lui permettre de rebondir.
Par Christophe Mallet
Publié: 20 août 2022 à 22h00
Poser la question du maintien de Bruno Irles à la tête de l’Estac, c’est s’interroger sur la faculté qu’il aura à remettre l’équipe dans le sens de la marche. Les buts encaissés s’empilent, les défaites avec, la colère des supporters enfle à l’encontre d’un coach devenu le bouc émissaire.
Ce serait pourtant injuste de lui imputer la responsabilité de l’échec à Lyon. Il a mis un coup de pied dans la fourmilière en écartant les joueurs qui étaient passés au travers (Ripart, Chavalerin, Porozo) contre Toulouse. Un signal fort.
« J’ai tenté »
Odobert a saisi sa chance du haut de ses 17 ans. Si on y ajoute les débuts encourageants de Thierno Baldé (20 ans), les minots ont « créé l’émulation » désirée par le technicien. « J’ai signé pour un double projet, a-t-il enchaîné en après-match, maintenir le club en Ligue 1 et développer de jeunes joueurs. J’ai tenté, vous avez vu des potentiels intéressants. »
Tous ses paris n’ont pas été couronnés de succès. Lancer dès la 3e journée Rami en méforme a desservi le collectif, surtout que, pour cela, le coach a décalé Palmer-Brown en axial droit. On ne s’acharnera pas sur le champion du monde. Sur une vidéo qu’il a postée hier, il assume sa bourde qui a laissé le champ libre à Lacazette sur l’ouverture du score lyonnaise dès la 3e minute. L’entraîneur ne lui a pas mis la tête sous l’eau : « Adil ne fait pas exprès, ce n’est pas un jeune, il n’était pas impressionné, ça arrive… » Le problème, c’est qu’il n’a pas été en mesure de masquer ses lacunes physiques durant les 87 minutes restantes. En pointe, Bruno Irles a préféré un Ugbo poussif à un Mama Baldé entraînant contre Montpellier et Toulouse. Résultat, le Guinau-Bisséen a déjoué sur l’aile et a quitté la pelouse, boudeur.
Bruno Irles a tranché dans le vif, mais ses choix n’ont pas métamorphosé le niveau de l’équipe. Il n’est pas directement responsable des faillites individuelles des uns et des autres. « L’équipe ne craque pas collectivement », a-t-il nuancé. Depuis le début de la saison, aucun joueur troyen n’est au niveau qui était le sien quand il a fallu se battre pour aller chercher le maintien. Pourquoi un tel écart ? City group a l’expertise pour analyser le pourquoi de ces contre-performances généralisées. En renforçant l’équipe tardivement, City, qui n’a pas mis son entraîneur dans les meilleures conditions, porte sa part de responsabilité dans ce mois d’août raté.
La défaite au Groupama Stadium ne va pas détendre les tensions internes. « Je n’ai pas senti des mecs qui avaient envie de s’arracher pour revenir au score », fulminait Gauthier Gallon en fin de match. Avant-veille de match, Florian Tardieu avait lâché au détour d’une phrase : « je ne dis pas que le groupe vit bien… »
« J’attends que d’autres voies s’ouvrent »
Les signaux de la discorde sont de plus en plus visibles, le discours de Bruno Irles passe mal auprès d’une partie de son effectif. Lui-même a admis que le ressort s’était cassé quand Lyon a planté deux buts au retour des vestiaires. L’équipe troyenne s’est désunie alors qu’elle avait surmonté l’épreuve du premier but « donné » à Lacazette à la 3e minute, au point d’égaliser sur un penalty de Tardieu (39e) : « Le collectif n’a pas eu la force de répondre un e deuxième fois. »
Reste à savoir si, vendredi soir, on a atteint un point de non-retour. « Non, je ne suis pas dans une impasse, a répondu Bruno Irles, j’attends que d’autres voies s’ouvrent, j’attends d’avoir plus de matière dans les jours à venir… Je vais avoir d’autres opportunités avec le mercato qui va s’activer. Quatre ou cinq postes sont ciblés, ça permettra de lancer une dynamique. »
S’il n’a pas réussi, pour différentes raisons (personnalité, projet de jeu) à fédérer le collectif depuis son arrivée à Troyes, il espère que l’arrivée des recrues (déjà en place et à venir) et l’émergence de jeunes talents (Odobert, T. Baldé) vont créer les conditions d’une régénération.
Pas de crédit illimité
Son flegme tranche avec l’exaspération grandissante des supporters troyens. Il sait néanmoins qu’il est en sursis. Pour l’instant, au moins jusqu’à la réception d’Angers dimanche, City group est décidé à le laisser travailler. Une paix toute relative. L’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de Bruno Irles s’abattra si cette spirale de l’échec n’est pas enrayée lors des matches suivants (contre Monaco et Rennes !). Les premiers noms d’entraîneurs libres ont commencé à circuler : Gourvennec, Lamouchi, Pélissier et même Dumont, en poste actuellement à Guingamp.
C’est dans cette atmosphère délétère que Bruno Irles doit s’atteler à la tâche. L’équipe a encaissé dix buts en trois journées (et on ne compte pas ceux pris en matches de préparation), mais il semble ne pas vouloir renier le système en 5-4-1 qui a conduit au maintien. L’orientation du recrutement a d’ailleurs été faite en ce sens.
Comment redresser la barre avec des joueurs en dessous de leur niveau ? Chavalerin et Ripart ont eu plus de mordant lorsqu’ils sont entrés en jeu à l’heure de jeu. Bruno Irles ne doit-il pas trouver une animation offensive qui permette à Dingomé d’exprimer ses compétences ? S’il veut prouver qu’il peut mener à bien l’opération maintien du club sur toute la durée d’une saison, Bruno Irles va devoir se presser. Le temps lui est compté.
Prêt en discussion pour Rony Lopes
Le mercato troyen était déjà compliqué, il va se corser à cause de la situation sportive du moment. Les trois défaites auraient plutôt tendance à « refroidir » les ardeurs des joueurs approchés. Néanmoins, le club troyen poursuit les discussions entamées avec Séville pour un prêt sec du milieu de terrain offensif gaucher, Rony Lopes. L’ancien joueur de Lille, Monaco et de Nice, faisait déjà l’objet d’un prêt la saison dernière en Grèce à l’Olympiakos (27 matches, 4 buts, 4 passes décisives). Si le prêt de Rony Lopes se concrétise, le Portugais croisera Yoann Touzghar. L’attaquant troyen, qui figurait dans le groupe de joueurs convoqués à Lyon n’était pas du déplacement. Plus que jamais, le buteur est en instance de départ.
Les risques pris par l’entraîneur troyen dans sa composition d’équipe à Lyon n’ont pas été suivis d’effets. Après ce nouveau lourd revers, bien qu’il prétende ne pas être dans l’impasse, Bruno Irles est en sursis.
L’étau se resserre autour de Bruno Irles qui espère que la fin du mercato et l’émergence de nouveaux profils vont lui permettre de rebondir.
Par Christophe Mallet
Publié: 20 août 2022 à 22h00
Poser la question du maintien de Bruno Irles à la tête de l’Estac, c’est s’interroger sur la faculté qu’il aura à remettre l’équipe dans le sens de la marche. Les buts encaissés s’empilent, les défaites avec, la colère des supporters enfle à l’encontre d’un coach devenu le bouc émissaire.
Ce serait pourtant injuste de lui imputer la responsabilité de l’échec à Lyon. Il a mis un coup de pied dans la fourmilière en écartant les joueurs qui étaient passés au travers (Ripart, Chavalerin, Porozo) contre Toulouse. Un signal fort.
« J’ai tenté »
Odobert a saisi sa chance du haut de ses 17 ans. Si on y ajoute les débuts encourageants de Thierno Baldé (20 ans), les minots ont « créé l’émulation » désirée par le technicien. « J’ai signé pour un double projet, a-t-il enchaîné en après-match, maintenir le club en Ligue 1 et développer de jeunes joueurs. J’ai tenté, vous avez vu des potentiels intéressants. »
Tous ses paris n’ont pas été couronnés de succès. Lancer dès la 3e journée Rami en méforme a desservi le collectif, surtout que, pour cela, le coach a décalé Palmer-Brown en axial droit. On ne s’acharnera pas sur le champion du monde. Sur une vidéo qu’il a postée hier, il assume sa bourde qui a laissé le champ libre à Lacazette sur l’ouverture du score lyonnaise dès la 3e minute. L’entraîneur ne lui a pas mis la tête sous l’eau : « Adil ne fait pas exprès, ce n’est pas un jeune, il n’était pas impressionné, ça arrive… » Le problème, c’est qu’il n’a pas été en mesure de masquer ses lacunes physiques durant les 87 minutes restantes. En pointe, Bruno Irles a préféré un Ugbo poussif à un Mama Baldé entraînant contre Montpellier et Toulouse. Résultat, le Guinau-Bisséen a déjoué sur l’aile et a quitté la pelouse, boudeur.
Bruno Irles a tranché dans le vif, mais ses choix n’ont pas métamorphosé le niveau de l’équipe. Il n’est pas directement responsable des faillites individuelles des uns et des autres. « L’équipe ne craque pas collectivement », a-t-il nuancé. Depuis le début de la saison, aucun joueur troyen n’est au niveau qui était le sien quand il a fallu se battre pour aller chercher le maintien. Pourquoi un tel écart ? City group a l’expertise pour analyser le pourquoi de ces contre-performances généralisées. En renforçant l’équipe tardivement, City, qui n’a pas mis son entraîneur dans les meilleures conditions, porte sa part de responsabilité dans ce mois d’août raté.
La défaite au Groupama Stadium ne va pas détendre les tensions internes. « Je n’ai pas senti des mecs qui avaient envie de s’arracher pour revenir au score », fulminait Gauthier Gallon en fin de match. Avant-veille de match, Florian Tardieu avait lâché au détour d’une phrase : « je ne dis pas que le groupe vit bien… »
« J’attends que d’autres voies s’ouvrent »
Les signaux de la discorde sont de plus en plus visibles, le discours de Bruno Irles passe mal auprès d’une partie de son effectif. Lui-même a admis que le ressort s’était cassé quand Lyon a planté deux buts au retour des vestiaires. L’équipe troyenne s’est désunie alors qu’elle avait surmonté l’épreuve du premier but « donné » à Lacazette à la 3e minute, au point d’égaliser sur un penalty de Tardieu (39e) : « Le collectif n’a pas eu la force de répondre un e deuxième fois. »
Reste à savoir si, vendredi soir, on a atteint un point de non-retour. « Non, je ne suis pas dans une impasse, a répondu Bruno Irles, j’attends que d’autres voies s’ouvrent, j’attends d’avoir plus de matière dans les jours à venir… Je vais avoir d’autres opportunités avec le mercato qui va s’activer. Quatre ou cinq postes sont ciblés, ça permettra de lancer une dynamique. »
S’il n’a pas réussi, pour différentes raisons (personnalité, projet de jeu) à fédérer le collectif depuis son arrivée à Troyes, il espère que l’arrivée des recrues (déjà en place et à venir) et l’émergence de jeunes talents (Odobert, T. Baldé) vont créer les conditions d’une régénération.
Pas de crédit illimité
Son flegme tranche avec l’exaspération grandissante des supporters troyens. Il sait néanmoins qu’il est en sursis. Pour l’instant, au moins jusqu’à la réception d’Angers dimanche, City group est décidé à le laisser travailler. Une paix toute relative. L’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de Bruno Irles s’abattra si cette spirale de l’échec n’est pas enrayée lors des matches suivants (contre Monaco et Rennes !). Les premiers noms d’entraîneurs libres ont commencé à circuler : Gourvennec, Lamouchi, Pélissier et même Dumont, en poste actuellement à Guingamp.
C’est dans cette atmosphère délétère que Bruno Irles doit s’atteler à la tâche. L’équipe a encaissé dix buts en trois journées (et on ne compte pas ceux pris en matches de préparation), mais il semble ne pas vouloir renier le système en 5-4-1 qui a conduit au maintien. L’orientation du recrutement a d’ailleurs été faite en ce sens.
Comment redresser la barre avec des joueurs en dessous de leur niveau ? Chavalerin et Ripart ont eu plus de mordant lorsqu’ils sont entrés en jeu à l’heure de jeu. Bruno Irles ne doit-il pas trouver une animation offensive qui permette à Dingomé d’exprimer ses compétences ? S’il veut prouver qu’il peut mener à bien l’opération maintien du club sur toute la durée d’une saison, Bruno Irles va devoir se presser. Le temps lui est compté.
Prêt en discussion pour Rony Lopes
Le mercato troyen était déjà compliqué, il va se corser à cause de la situation sportive du moment. Les trois défaites auraient plutôt tendance à « refroidir » les ardeurs des joueurs approchés. Néanmoins, le club troyen poursuit les discussions entamées avec Séville pour un prêt sec du milieu de terrain offensif gaucher, Rony Lopes. L’ancien joueur de Lille, Monaco et de Nice, faisait déjà l’objet d’un prêt la saison dernière en Grèce à l’Olympiakos (27 matches, 4 buts, 4 passes décisives). Si le prêt de Rony Lopes se concrétise, le Portugais croisera Yoann Touzghar. L’attaquant troyen, qui figurait dans le groupe de joueurs convoqués à Lyon n’était pas du déplacement. Plus que jamais, le buteur est en instance de départ.