On se plaint souvent du manque de communication du club, mais pour une fois que Masoni communique avec le grand public, j'aimerai revenir sur une interview partagé sur le forum il y a quelques jours. Je trouve cette interview très importante et j'aimerai avoir votre opinion, nous n'en avons quasiment pas parlé alors qu'elle me semble majeure tant les infos fournies sont primordiales. Voici l'interview :
Sports dans l'Aube
Estac / Daniel Masoni : «Il n'y a jamais eu de trou...»
Selon Daniel Masoni, l’épisode de la DNCG n’a pas « cassé la dynamique » de l’Estac. Il est juste mal tombé. Le président troyen, à l’aube d’une nouvelle saison, se veut optimiste.
Daniel Masoni prépare activement l’avenir de l’Estac. Et veut se donner les moyens, à terme, de jouer le milieu de tableau en L1.
Beaucoup de « on-dit », un tas de « non-dits », Daniel Masoni, qui nous a reçus hier soir dans son bureau, a fait le tour des sujets « chauds » de l’Estac. À cœur ouvert, le président troyen s’est livré, comme rarement, pour évoquer la situation de son club. Et, surtout, pour rappeler certains à plus de mesure. Non, l’Estac n’était pas dans la « ¤#*ù^ » financièrement, « juste médiatiquement ». Elle a été surprise par le fonctionnement nouveau de la DNCG. On ne l’y reprendra plus. Foi de Masoni...
Comme tout le monde dans l’Aube, nous avons cherché à savoir, ou à comprendre. Comment l’Estac, qui était louée pour sa gestion il y a deux saisons, a pu creuser un déficit de 5 M€ ? Le président de l’Estac, irrité par le sujet, s’est d’abord montré offensif : « Nous n’avons jamais eu 5 M€ de déficit ! clame-t-il. Les gens ne parviennent pas à faire la différence entre un résultat comptable, un bilan et une trésorerie. Nous avions présenté un budget devant la DNCG qui prenait en compte les ventes de Corentin Jean et de Lionel Carole. Elles n’étaient pas effectives. On les avait prévues pour le mois d’août pour Jean, pour la fin de la saison prochaine pour Carole. La décision de la DNCG nous a fait bouffer des ronds ! Nous avons été obligés d’accélérer le mouvement sur ces deux dossiers. Avec Vadim (Vasilyev, vice-président de l’AS Monaco), nous avions convenu de nous voir en août pour Jean. Quand j’ai frappé à sa porte en juin et lui ai demandé de me dépanner, il en a évidemment profité ; c’est de bonne guerre. Avec les ventes précipitées de Jean et Carole, j’estime avoir perdu 1,5 M€... »
« Des situations financières, j’en ai géré des pires que celle-là... »
L’Estac, pour son président, n’a jamais été financièrement dans le dur. « Il n’y a jamais eu de trou, insiste-t-il. Mais nous avons fait face à un impayé d’un million d’euros en provenance du Qatar, que nous attendions depuis trois ans (concernant des indemnités de formation dues pour le transfert de Mamadou Niang), et à l’impayé de Palerme (800 000 €) concernant Ngoyi. Les seules dettes que nous avions étaient les conséquences de ces impayés. Les fournisseurs, depuis, ont été réglés. Les paiements ont simplement été décalés, cela arrive dans toutes les entreprises. Honnêtement, des situations financières, j’en ai géré des pires que celle-là. Mais il n’y avait pas la presse derrière... Au club, pas un employé n’a eu une journée de retard dans le paiement de son salaire. Et nous avions, quoi qu’il arrive, même sans les ventes de Jean et Carole, la trésorerie pour boucler la saison. Malheureusement, quand on monte de Ligue 2, on est forcément en négatif. Il y a trois ans, nous avions fini avec 2,5 M€ de pertes... » Pour Daniel Masoni, « l’Estac possède la meilleure trésorerie depuis sept ans ». « La saison prochaine, je présenterai un budget équilibré, sans aucune vente, et je finirai avec 1 M€ de résultat positif. »
Quel recrutement ?
Jamais le président troyen n’a douté, affirme-t-il. « Nous n’avons même pas été rappelés à l’ordre par la DNCG, ajoute-t-il. Avons-nous servi de bouc émissaire ? Aujourd’hui, si notre masse salariale est encadrée, nous avons l’autorisation de recruter à titre onéreux ; paradoxal n’est-ce pas ? On peut acheter qui on veut, quand on veut. » Mais l’Estac doit rester dans les clous salarialement parlant (NDLR : la masse salariale est estimée à 11 ou 12 M€ chargée, pour l’ensemble du club et du centre de formation). « Cela ne nous laisse pas une grande marge de manœuvre », déplore Masoni. Suffisamment pour assouvir les souhaits du coach ? « Comme chaque année, Jean-Marc fera avec les moyens du bord, répond-il avec un léger sourire. S’il n’y arrivait pas, ce ne serait pas un bon entraîneur... »
Changement de cap ?
L’Estac, pour grandir, doit absolument « s’inscrire en Ligue 1 dans la durée ». Et, donc, cette saison, changer de politique. « Des clubs comme le nôtre cherchent constamment à faire des plus-values. En Ligue 2, pour éviter tout déficit structurel, il nous faut vendre des joueurs pour environ 3 M€ par an. Cela fait 18 mois que nous n’avons pas fait de ventes importantes (NDLR : les ventes de Colin et Gimbert n'ont pas très rémunératrices)... Parce que j’ai privilégié le sportif. Pendant un an ou deux, nous devrons nous maintenir avec des joueurs confirmés, des garçons de 27 à 30 ans que l’on ne prendra pas pour revendre. Suis-je inquiet pour la saison qui arrive ? Non, la dynamique n’est pas cassée. N’oublions pas que nous n’avons fait face qu’à un départ non voulu à l’intersaison (Carole) ! D’habitude, on est contraint d’en vendre quatre, cinq ou six... »
Le président a fait le point sur les transferts hier matin avec Jean-Marc Furlan et la cellule recrutement. « Nous avons établi une short-list, sur laquelle nous allons travailler. Camus ? Nous voyons son agent demain (aujourd’hui). Mavinga ? Ça avance. Cette short-list n’est pas moins ambitieuse. » Les priorités du coach sont celles de Masoni. « Il faut se positionner rapidement sur un latéral gauche et un défenseur central pour démarrer la saison sereinement, note le président. Une fois ces deux-là trouvés, on aura un peu plus de temps... »
« J’ai été vexé »
Daniel Masoni semble finalement assez serein. Même s’il se serait bien passé de cet épisode DNCG. « J’ai été vexé, avoue-t-il, touché dans mon orgueil. Cela m’embête d’avoir été maltraité médiatiquement alors qu’il n’y avait pas de trou financier. J’en ai parfois assez de tous ces idiots qui critiquent. Ai-je imaginé tout plaquer ? La question m’a effleuré l’esprit. » Mais de conclure : « J’entame ma septième saison à la tête du club. Si c’était à refaire, je replongerais. Car j’ai vécu de très belles choses... »
Le livre est ouvert, l’histoire continue...
Morceaux choisis :
« La saison prochaine, je présenterai un budget équilibré, sans aucune vente, et je finirai avec 1 M€ de résultat positif.»
Quand Masoni dit cela, sans aucune vente, on fini a 1M de résultat positif. Maintenant que les ventes de Jean (4M) et Carole (1,5M) sont effectuées, est-ce que cela signifie que le résultat prévisionnel de l'exercice 2015-2016 va se rapprocher des 6,5 M ? Si oui, ce serait énorme et extrêmement surprenant. Aucun club de ligue 1 et peut-être même d'Europe n'a sorti un tel résultat depuis des années. Masoni parle-t-il d'un résultat net ?
Voici les résultats net 2013-2014 du dernier rapport de la DNCG (ACA = -1,6M, Bastia = 18 000 euros, Bordeaux = -7,7M, Évian = 51 000 euros, Guingamp = 1,7M, Lille = -16,4M, Lorient = 373K, Lyon = -26M, Marseille = -12,5M, Monaco = -76 000 euros, Montpellier = -2,8M, Nantes = 371K, Nice = -5M, PSG = -302K, Reims = 2,7M, Rennes = -15M, St-Etienne = -1,4M, Sochaux = -17,6M, Toulouse = 4,8M, Valenciennes = -7.3M,
Sans vente, les résultats seraient déjà très bons, nous serions même dans la possibilité de ne pas être obligé vendre pour combler des éventuels trous. Mais avec les ventes effectives de Jean (100% de plus-values) et Carole, les résultats seraient tellement bons que le pire ennemi de l'ESTAC serait l'impôt !
----------------------------------------------------
«Aujourd’hui, si notre masse salariale est encadrée, nous avons l’autorisation de recruter à titre onéreux ; paradoxal n’est-ce pas ? On peut acheter qui on veut, quand on veut.»
Encore ce matin, l'Est-Eclair mentionne qu'outre le salaire, la situation financière est encore trop délicate pour se payer Jonathan Brison. Pourtant si le résultat va frôler le 6.5M et que l'ESTAC n'est pas interdit de recrutement a titre onéreux, l'ESTAC semble peiner a faire avancer ses dossiers et elle n'a toujours pas mis un seul euros dans son recrutement.
J'ai des difficultés a faire le lien entre l'extrême positivisme quant au prochain résultat financiers, notre recrutement actuel et le changement de cap décrit ci-dessous.
--------------------------------------------------
L’Estac, pour grandir, doit absolument « s’inscrire en Ligue 1 dans la durée ». Et, donc, cette saison, changer de politique.« Des clubs comme le nôtre cherchent constamment à faire des plus-values. En Ligue 2, pour éviter tout déficit structurel il nous faut vendre des joueurs pour environ 3 M€ par an. Cela fait 18 mois que nous n’avons pas fait de ventes importantes (...) Parce que j’ai privilégié le sportif. Pendant un an ou deux, nous devrons nous maintenir avec des joueurs confirmés, des garçons de 27 à 30 ans que l’on ne prendra pas pour revendre.
Comment l'interprétez-vous cette partie ? C'est très flou. On évoque un changement de politique, qu'avant il fallait vendre pour combler les trous, mais que finalement ça n'a pas été fait pour privilégier le sportif. Quel est le changement de politique finalement ?
Modifié en dernier par Electronic-cat le 27 juil. 2015, 17:06, modifié 1 fois.